POGONOPHORES
Reproduction
Les Pogonophores semblent ne se reproduire que par voie sexuée. Les sexes sont séparés. Les gonades sont situées dans le métasome et les cœlomoductes sont utilisés, on l'a vu, comme conduits génitaux. Ceux-ci débouchent, chez la femelle, dans la région moyenne du métasome. Chez le mâle, on trouve dans la partie postérieure du tronc une paire de testicules allongés communiquant avec une paire de cœlomoductes modifiés, dont les orifices ou pores génitaux s'ouvrent sur la face ventrale du métasome à la limite le séparant du mésosome. Les spermatozoïdes sont émis dans un spermatophore, petit sac chitineux de forme propre à chaque espèce et souvent pourvu d'un long filament. Le dimorphisme sexuel n'apparaît que dans les positions respectives des pores génitaux.
Le développement de Siboglinum est le mieux connu. Les œufs, de forme allongée (0,5 mm environ), ont un cytoplasme riche en inclusions lipidiques et protéiques. Ils sont pondus, fécondés et incubés dans la portion antérieure du tube. La segmentation, égale et irrégulière, aboutit à un embryon compact, une sterroblastula. La gastrulation se réalise par délamination, sans formation d'un blastopore. L'endoderme est un massif interne de quelques grosses cellules riches en vitellus, à la surface duquel s'isole le mésoderme. Celui-ci se creuse pour former les cavités cœlomiques : vers l'avant, une cavité impaire, ébauche du protocole ; dans la partie postérieure, une paire de fentes allongées, ébauches communes des cœlomes du mésosome et du métasome. On ignore ce que devient par la suite l'endoderme. La partie postérieure du corps de l'embryon est marquée par une constriction qui isole le métasome, d'abord très court. L'embryon présente alors la division en trois parties. Une couronne ciliée entoure le protosome, une autre le métasome. Les ébauches des tentacules apparaissent successivement et de manière dissymétrique (Oligobrachia ; ). Le jeune ver abandonne le tube maternel et sécrète bientôt le sien.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Yves FRANÇOIS : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
Classification
Médias
Autres références
-
OCÉAN ET MERS (Vie marine) - L'écosystème marin
- Écrit par Lucien LAUBIER
- 1 825 mots
- 1 média
...présent, on ne dispose que de rares informations sur ce sujet. Ainsi, devant l'absence de tube digestif chez les animaux appartenant au groupe des vers pogonophores – classé dans une famille d'annélides polychètes, celle des Siboglinidés –, on avait supposé qu'ils se nourrissaient de matière... -
PHYLOGÉNIE ANIMALE
- Écrit par Michaël MANUEL
- 11 693 mots
...des traces de segmentation). Les vestimentifères (par exemple, les Riftia, gros vers tubicoles associés aux fumeurs des dorsales océaniques) et les pogonophores, deux groupes désormais réunis dans la famille des siboglinidés, sont également des annélides modifiés. Dans ce dernier cas, non seulement...