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POISSON-ZÈBRE ou DANIO RERIO

<em>Danio rerio</em>, poisson-zèbre - crédits : Jean-Pierre Levraud

Danio rerio, poisson-zèbre

Le danio zébré (Daniorerio) est un petit poisson d’eau douce, vif et joliment rayé. Courant en aquariophilie de loisir, il est devenu un organisme modèle majeur pour la recherche biomédicale, grâce aux travaux pionniers de Georges Streisinger (université d’État de l’Oregon) dans les années 1970. Les chercheurs emploient surtout son nom anglais, zebrafish, devenu « poisson-zèbre » en français. En 2017, plus de 1 200 laboratoires dans le monde entier ont eu recours à cet animal, en lien avec des questions très diverses, telles que la formation ou la régénération des organes, le fonctionnement intime du système nerveux, les effets biologiques des agents polluants ou la réponse aux infections.

Pourquoi ce choix ? Le plus souvent, les chercheurs utilisent un modèle animal pour comprendre la physiologie humaine et aider à soigner des maladies. De ce point de vue, plus un animal est évolutivement proche de l’homme et plus son étude paraît pertinente. Mais la proximité est contrebalancée par des considérations éthiques et pratiques. Comparé à la souris, le poisson-zèbre a l’inconvénient d’être plus distant de l’être humain, mais il présente de nombreux avantages pratiques : faible coût et petit espace requis pour son élevage ; transparence des œufs et des embryons permettant de suivre leur développement dès la fécondation ; facilité d’injection de substances ou de cellules. D’autres poissons sont utilisés par les chercheurs pour des raisons semblables, par exemple le poisson médaka (Oryziaslatipes), mais les outils génétiques déjà mis au point pour le poisson-zèbre confèrent souvent à ce dernier un avantage décisif au moment de choisir l’organisme le plus adapté à une question scientifique.

Le danio au naturel

Le danio zébré est originaire du sous-continent indien ; il est abondant dans les bassins du Gange et du Brahmapoutre et n’est aucunement menacé, d’autant qu’il est trop petit pour intéresser les pêcheurs. Il apprécie particulièrement les fossés, mares, rizières et autres bassins temporaires où il se reproduit notamment lors de la mousson. Son régime, essentiellement carnivore, est surtout constitué d’insectes attrapés à la surface de l’eau et de petits crustacés. Ses principaux prédateurs sont les poissons à tête de serpent (genre Channa). Sa domestication est ancienne. Ce poisson est en effet robuste, actif, et sa belle robe rayée en fait un poisson populaire chez les aquariophiles. Un certain nombre de mutants spontanés (tachetés plutôt que rayés, à longues nageoires…) ont d’ailleurs été sélectionnés pour leur intérêt esthétique, bien avant que les chercheurs ne s’intéressent à eux. Le poisson-zèbre mesure environ 4 centimètres à l’âge adulte ; il vit deux à trois ans. En élevage, il se nourrit très facilement de flocons ou de granulés. Bien que robuste, un aquarium filtré est indispensable et la température de l’eau doit être maintenue entre 24 et 32 0C. Grégaire, il vit en petits groupes. Les mâles se distinguent des femelles par une silhouette plus élancée et une coloration jaune-orangé plus prononcée. Au laboratoire, l’accouplement se déroule dans les deux heures qui suivent l’allumage de la lumière. Une faible profondeur d’eau et la présence de cailloux ou de billes (qui protégeront les œufs de la voracité de leurs parents) stimulent la ponte. S’il est facile de récolter les œufs et de voir les larves éclore, amener ces dernières à l’âge adulte est plus exigeant. Il faut en effet leur fournir au début une nourriture de taille adaptée, comme des paramécies ou un autre plancton d’eau douce.

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<em>Danio rerio</em>, poisson-zèbre - crédits : Jean-Pierre Levraud

Danio rerio, poisson-zèbre

Embryon de poisson-zèbre âgé de soixante heures - crédits : Jean-Pierre Levraud

Embryon de poisson-zèbre âgé de soixante heures

Micromanipulation du poisson-zèbre - crédits : Encyclopædia Universalis France

Micromanipulation du poisson-zèbre

Autres références

  • PERTURBATEURS ENDOCRINIENS

    • Écrit par
    • 3 841 mots
    • 5 médias
    ...modèles animaux, des effets variés concernant le développement embryonnaire des individus ont été mis en évidence. Ainsi, il a été montré en 2011 que le bisphénol A induit des anomalies de l'oreille interne chez des embryons de poissons-zèbres. Bien sûr, en pareil cas, il est impossible de tirer des...