POISSONS
Système nerveux et équipement sensoriel
Centres nerveux
Le système nerveux des Poissons est construit sur le plan commun à tous les Vertébrés. La moelle épinière, à la fois centre des réflexes élémentaires (substance grise centrale entourant le canal épendymaire) et voie de conduction sensorielle et motrice (substance blanche périphérique), est en relation avec la périphérie par les nerfs rachidiens dont chacun est issu de deux racines métamériques, l'une dorsale sensorielle, pourvue d'un ganglion rachidien, l'autre ventrale motrice. Les deux racines s'unissent en un nerf rachidien mixte, sauf chez les Lamproies, parmi les Cyclostomes, où elles demeurent distinctes. L'opposition entre substance blanche et substance grise est très atténuée chez les Cyclostomes, dont les axones n'ont jamais de gaine de myéline.
La moelle épinière conserve un rôle important dans le contrôle de beaucoup des activités, et l' encéphale n'atteint jamais le développement que l'on observe chez les Vertébrés supérieurs. Il n'occupe généralement qu'une faible partie de la cavité cérébrale, un cas extrême sans doute étant celui du Cœlacanthe Latimeria, dont le cerveau représente à peine le centième du volume de la cavité crânienne ; chez un mâle de 40 kilogrammes, l'encéphale pèse 3 grammes.
La région antérieure de l'encéphale (télencéphale) est essentiellement un centre olfactif. Les bulbes olfactifs, très proches de l'épithélium sensoriel des sacs olfactifs, sont réunis au reste du télencéphale par une paire de bandelettes olfactives souvent fort longues, surtout chez les Téléostéens. Le noyau basal (striatum) est un centre de corrélation. L'ablation du télencéphale supprime évidemment le sens olfactif, mais entraîne aussi de fortes perturbations des activités exploratrices. Chez l'Épinoche, le comportement de reproduction est troublé sans que ces modifications paraissent liées à la perte de l'olfaction.
Le télencéphale des Téléostéens et des Actinoptérygiens dans leur ensemble présente une disposition très particulière liée à son mode de développement. Chez les autres Vertébrés, les parties dorsales du tube nerveux embryonnaire représentant le pallium s'enfoncent vers le plan sagittal, tandis que les hémisphères s'évaginent. Chez les Téléostéens, les ébauches palléales se rabattent à l'extérieur pour constituer un télencéphale éversé, par opposition au télencéphale typique inversé des Tétrapodes. Les homologies des différentes parties du télencéphale éversé ne sont pas faciles à établir.
Au niveau du diencéphale, on trouve, dorsalement, le complexe pinéal qui, chez les Lamproies, est formé de deux organes superposés à structure de photorécepteur : l'organe pinéal et l'organe parapinéal. Cette disposition existait sans doute aussi chez les Agnathes fossiles et chez quelques Poissons osseux primitifs, dont le toit crânien comporte un foramen pinéal. L'hypothalamus, partie ventrale du diencéphale, comprend plusieurs noyaux de neurones sécréteurs dont les axones aboutissent à la neurohypophyse où s'accumule le produit de sécrétion. Sélaciens et Téléostéens possèdent un autre organe neurosécréteur situé vers l'extrémité postérieure de la moelle épinière et dénommé hypophyse caudale ou urophyse.
Le mésencéphale est souvent la partie la plus importante de l'encéphale, formant dorsalement une paire de lobes optiques volumineux qui reçoivent la quasi-totalité des fibres optiques issues de la rétine. La structure histologique complexe de cette région, avec plusieurs couches de neurones, suggère un rôle de coordination comparable à celui du cortex cérébral des Mammifères.
Le cervelet (métencéphale), dont on connaît le rôle dans le contrôle de la posture et de la locomotion, a[...]
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Écrit par
- Yves FRANÇOIS : ancien professeur à la faculté des sciences, université de Paris-VII
- Pierre-Antoine SAINT-ANDRÉ : paléontologue
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