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POISSONS

Les Poissons électriques

Plusieurs espèces de Poissons sont pourvues d'« organes électriques » grâce auxquels ils peuvent envoyer, dans le milieu environnant, des décharges brèves de courants électriques. Ces Poissons appartiennent à des groupes systématiques divers ; il y a parmi eux des Sélaciens, les Raies et les Torpilles, Poissons marins à large répartition, et des Téléostéens surtout d'eau douce appartenant à plusieurs familles à localisation géographique plus étroite : les Gymnotidés sont des Cyprinoïdes sud-américains, le Malaptérure est un Siluroïde africain, les Mormyridés (Ostéoglossiformes) sont aussi africains. Au total, plus de trois cents espèces connues possèdent des organes électriques.

Anatomie des organes électriques

Les organes électriques, toujours pairs, doivent être considérés comme des muscles profondément modifiés. Leur disposition est très variable, de même que l'origine des muscles dont ils proviennent ; ces organes ne sont donc nullement homologues dans les différents groupes de Poissons électriques (cf. électrophysiologie, fig. 8).

Chez la Torpille (Torpedo), des organes électriques dérivent d'une partie de la musculature branchiale et sont ainsi innervés par les nerfs crâniens glossopharyngien (IX) et vague (X), ainsi que par le facial (VII).

Chez les Raies, au contraire, l'organe électrique représente une partie de la musculature caudale.

C'est aussi dans la queue qu'est localisé l'organe électrique d' Electrophorus, à la place de la musculature ventrolatérale, sous la musculature dorsolatérale non modifiée. Les Mormyridés ont, dans la queue, huit cordons grêles parallèles à l'axe du corps.

L'organe électrique du Malaptérure est une espèce de manteau sous-cutané qui recouvre presque tout le corps et la musculature pariétale. D'après son innervation, on pense que cet organe est dérivé d'une paire de myotomes antérieurs.

Chez Astroscopus, le seul Téléostéen marin électrique, les organes électrogènes localisés dans la tête et innervés par les nerfs crâniens IV et III (moteurs oculaires) sont dérivés des muscles du globe oculaire.

Le tissu électrogène

Organe électrique d'un électrorécepteur - crédits : Encyclopædia Universalis France

Organe électrique d'un électrorécepteur

L'élément fondamental du « tissu électrogène » est une structure syncitiale aplatie, l' électroplaque, dérivée de la fibre musculaire. Les électroplaques sont groupées suivant un montage en série pour former des prismes eux-mêmes montés en parallèles. Le nombre d'électroplaques est considérable. Ainsi, chacun des deux organes électriques d'Electrophorus comprend environ 70 prismes de 6 000 à 10 000 électroplaques.

Morphologiquement, les électroplaques appartiennent à trois types. Chez les Torpilles, les deux faces sont lisses. L'électroplaque des Mormyres a une face hérissée de papilles ; celle de l'Électrophore est hérissée sur ses deux faces. L'innervation se fait par une des faces où aboutissent les arborisations terminales d'une fibre motrice, comme dans la plaque motrice de la fibre musculaire. Chez les Mormyridés et le Malaptérure, la fibre nerveuse aboutit sur un pédoncule sur l'une des faces de l'électroplaque.

La « force » de la décharge s'exprime par la différence de potentiel que l'on peut mesurer entre les extrémités de l'organe. Ce voltage dépend évidemment des conditions de mesure, mais il est très variable suivant les espèces : Electrophorus, 600 V ; Malapterurus, 400 V ; Torpedo, 40 V. Il n'est que de quelques volts pour les Raies et pour les Mormyridés. Il en est de même chez les Gymnotidés, sauf Electrophorus, qui d'ailleurs émet deux types de décharges : en dehors des puissantes décharges produites en cas de besoin se reproduisent des décharges permanentes faibles, comparables à celles des autres Gymnotidés.

Darwin avait attiré l'attention sur les organes[...]

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Région pharyngienne et squelette viscéral

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