POITOU-CHARENTES
Intercommunalité et réseaux de villes
Dès 1972, Poitou-Charentes disposait d'une proposition de schéma spatial qui anticipait les évolutions institutionnelles et affirmait implicitement deux principes fondamentaux : la couverture complète de l'espace rural avec un maillage suffisamment ample pour que chaque unité ait un poids démographique et économique significatif ; une organisation s'appuyant sur un réseau de « pôles d'activité », exprimant la nécessaire solidarité entre les villes et l'espace rural.
La quasi-totalité de l'espace picto-charentais connaît des structures intercommunales : 97 p. 100 de la population appartiennent soit à une communauté de communes, soit à une communauté d'agglomération. La région est à l'avant-garde de l'intercommunalité puisqu'une première vague de « pays » a été créée entre 1975 et 1980. Si les premiers pays étaient vastes (50 à 100 communes) et très ruraux, la seconde vague, issue de la loi de 1995, a donné naissance à des pays localisés dans des espaces à dominante littorale ou périurbaine, moins étendus, mais plus denses (île de Ré, vallée du Clain, Entre Touvre et Charente...).
Au cours des années 1990, la Région a construit une politique contractuelle d'appui aux projets de développement local, confortant les pays dans leur rôle d'interlocuteur privilégié.
Dès 1992, les villes de Cognac, Saintes et Rochefort ont uni leurs efforts au sein du Réseau Charente Océan pour favoriser leur développement, dans un souci de cohérence. Leur taille démographique comparable et la proximité géographique entre ces villes reliées par le fleuve Charente ont été des éléments décisifs. La confrontation à des problèmes similaires tels que la dévitalisation des centres urbains et la nécessité d'atteindre un poids suffisant dans certains domaines (par exemple, le tourisme ou le développement socio-économique) ont conforté ce mouvement. Les objectifs du réseau étaient de créer une dynamique de coopération pour renforcer l'offre et l'attrait des trois villes. Malgré le départ de Rochefort en 2002, ce réseau de villes favorise des synergies intéressantes.
Le réseau urbain est structuré autour de quatre villes moyennes, les chefs-lieux de département, distantes de 70 à 140 kilomètres les unes des autres ; elles représentent 40 p. 100 du poids économique et démographique de la région et elles ont un profil comparable : quatre agglomérations de taille semblable, trois villes de tertiaire administratif et marchand, une plus industrielle (Angoulême). Loin d'être une contrainte, l'absence de métropole a été transformée en atout par les maires, qui ont créé dès 1989 un réseau de villes, AIRE 198 (somme des numéros des quatre départements). La finalité est de favoriser l'intégration des villes de la façade atlantique de l'Europe pour améliorer leur position face à la concurrence internationale et de créer entre elles des liens plus étroits, par le renforcement des pôles d'excellence de chaque site urbain.
Poitou-Charentes a très souvent été présentée comme une région moyenne, approche qui masque ses particularités et ses atouts. Cette région associe, de façon très originale en France, la ruralité et l'urbanité, la diversité des terroirs et la richesse des paysages, les activités économiques et la qualité du patrimoine bâti et naturel, le temps long des territoires et la modernité des réseaux. Elle devra faire jouer ces atouts au sein de la grande région formée en 2016 avec l’Aquitaine et le Limousin.
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Écrit par
- Yves JEAN : professeur des Universités, géographe, université de Poitiers
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