POLAROTROPISME
Le polarotropisme est un tropisme (réaction d'orientation d'un organe à une anisotropie du milieu) qui se rencontre chez certains Végétaux, comme les protonémas filamenteux de Fougères, très étudiés par Mohr depuis 1963.
De tels protonémas sont obtenus en faisant germer des spores à l'obscurité. Si l'on éclaire le filament du protonéma par une lumière naturelle oblique par rapport à son axe, il poursuit sa croissance, laquelle est apicale, dans la direction du rayon lumineux : c'est un phototropisme banal. Mais si on utilise de la lumière polarisée, la croissance se poursuit non plus dans la direction du rayon incident, mais perpendiculairement au plan de polarisation de la lumière, donc perpendiculairement au rayon incident et au vecteur vibration.
Le phénomène ne se produit intensément qu'en lumière rouge (maximum d'efficacité pour λ = 660 nm), avec réversion en rouge lointain (maximum : λ = 730 nm). Cela suggère l'intervention du phytochrome comme pigment récepteur.
Le polarotropisme ne présente pas d'intérêt dans la nature, où la lumière n'est pas polarisée, mais il est d'une grande portée pour la compréhension du mécanisme d'action du phytochrome. Il conduit à admettre que le pigment est d'une structure telle qu'il ne peut capter les vibrations lumineuses que dans un seul plan quand la lumière est polarisée, qu'il est localisé à la périphérie de la cellule (sans doute dans le plasmalemme) et enfin que sa disposition est telle que le plan récepteur est parallèle à la surface de l'organe.
D'autres arguments tirés des mouvements des chloroplastes géants des algues sous l'influence de microfaisceaux de lumière polarisée viennent renforcer cette conclusion.
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Écrit par
- René HELLER : professeur honoraire de physiologie végétale à l'université de Paris-VII, membre de l'Académie d'agriculture
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