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POLICE SCIENTIFIQUE

Pour établir la matérialité du fait judiciaire et l'identification de son auteur, particulièrement en matière criminelle, aucune investigation ne doit être négligée afin de connaître la vérité. L'examen des éléments matériels (cadavres et toute autre trace biologique ou non biologique), allié aux techniques relevant d'autres domaines scientifiques (balistique, toxicologie, voire entomologie), étaie ou supplée les preuves fragiles, incertaines, fournies par les témoignages ou même les aveux.

C'est après la Révolution française que les preuves matérielles, objets et traces en rapport direct avec les faits, commencèrent à être étudiées lors des enquêtes. Le développement des sciences a permis l'exploitation de plus en plus sophistiquée de ces indices. Ainsi, en 1882, Alphonse Bertillon appliquait les matières scientifiques au problème de l'identification en ayant d'abord recours à l' anthropologie, puis à la photographie scientifique des détenus. Au début du xxe siècle, Galton et Henry proposèrent l'étude des empreintes digitales pour l'identification des personnes. Cette méthode fut adoptée par les services de police pour la résolution des enquêtes criminelles. En 1901, l'identification biologique faisait un progrès considérable grâce à la découverte, par Landsteiner, des groupes sanguins. De plus, les avancées de la physique et de la chimie trouvaient également des applications dans le domaine de la criminalistique, notamment dans les études chimiques analytiques (analyses spectrométriques et chromatographiques) et dans les analyses morphologiques, grâce au microscope comparateur (étude des projectiles, des faux documents, des falsifications) et au microscope électronique (surtout à balayage) pour l'étude précise des tissus, des poudres et de certains micro-organismes comme les diatomées.

Les progrès scientifiques qui sont intervenus depuis les années 1950 en biophysique, biologie moléculaire et médecine ont changé les manières de travailler des enquêteurs et leur champ d'investigation. Le recours à des spécialistes travaillant dans des laboratoires équipés d'instruments de recherche très sophistiqués est devenu obligatoire. Le cadre un peu désuet de la médecine légale a donc laissé place à ce qu'on désigne aujourd'hui sous le nom de police scientifique.

Méthodes biométriques

La technique anthropométrique, proposée par Bertillon, consiste en une énumération méthodique, systématique et précise des éléments descriptifs et invariables des caractéristiques d'un individu qui sont portés sur une fiche signalétique. Le signalement descriptif comporte l'énumération des caractères du visage, des marques particulières et des cicatrices, ainsi que les caractères d'ensemble.

Le portrait parlé, qui constitue le premier élément de ce signalement, est une description analytique des caractères du visage et porte surtout sur la forme, la dimension, l'inclinaison et les particularités des trois parties principales du visage, c'est-à-dire le front, le nez et l'oreille. Bertillon a ainsi regroupé dans un tableau synoptique tous les traits physionomiques qui peuvent être rencontrés. Chaque trait est décrit dans sa forme, sa longueur, sa hauteur ou dans son inclinaison, puis est classé selon une échelle de notation comportant sept degrés. Aux particularités morphologiques s'ajoutent les caractères chromatiques oculaires (iris gauche), et ceux des cheveux et de la barbe.

Le portrait parlé est complété par des signes particuliers tels que cicatrices traumatiques ou chirurgicales, tatouages, déformation congénitale ou acquise. Ces caractères n'ont une valeur signalétique que s'ils sont persistants et immuables.

C'est en 1879 que ce même auteur crée l' anthropométrie, qui repose sur l'étude du morphotype des individus.[...]

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Écrit par

  • : professeur de biologie-géologie, membre du conseil d'administration du palais de la Découverte, conseiller pédagogique à l'I.U.F.M. de Versailles
  • : maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
  • : docteur en biologie moléculaire, directeur général du laboratoire Codgène de Strasbourg
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Relevé d'empreintes digitales - crédits : Ministère de l'intérieur - DICOM, France

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