- 1. L'urgence et le provisoire (1789-1790)
- 2. La refondation de la police par les Assemblées révolutionnaires (1790-1792)
- 3. La Terreur et le retour de la « police générale » (1792-1794)
- 4. Les créations institutionnelles du Directoire (1795-1799)
- 5. La police de Napoléon (1800-1815)
- 6. Bibliographie
POLICE SOUS LA RÉVOLUTION ET L'EMPIRE
La Révolution et l'époque napoléonienne peuvent être considérées comme des périodes charnières pour la police en France. La police n'est plus seulement un mode de gouvernement souple, mais elle devient une véritable institution, avec son personnel spécialisé et la création du ministère de la Police générale en 1796. C'est aussi le moment d'une double redéfinition : d'une part, son périmètre de compétences se restreint par rapport à l'Ancien Régime ; d'autre part, ses relations avec la justice se clarifient, la police devenant l'auxiliaire de celle-ci, tout en étant reconnue comme un domaine d'action particulier de l'État. Toutefois, ces transformations interviennent progressivement, au terme d'évolutions complexes et parfois confuses. Désormais, les historiens ne font plus de Napoléon l'inventeur de la police moderne, mais réévaluent le legs policier des régimes de la décennie révolutionnaire, en particulier celui du Directoire.
L'urgence et le provisoire (1789-1790)
Au cours de la décennie révolutionnaire (1789-1799), les différents régimes tentent d'ajuster l'héritage policier de l'Ancien Régime aux nouveaux principes politiques et juridiques qu'ils veulent promouvoir, tout en cherchant à se défendre face aux convulsions politiques et sociales. À partir de 1789, l'actualité politique remet sans cesse la question policière au centre des débats législatifs. La multiplication des lois sur ce sujet aboutit peu à peu à une série de redéfinitions et de restructurations fondamentales pour l'avènement de la police moderne.
Dans un premier temps, des institutions provisoires se substituent aux autorités traditionnelles en charge de la police, frappées d'impuissance ou emportées par les troubles de 1789, à l'exception des corps municipaux et de la maréchaussée. À Paris, où le lieutenant-général de police a démissionné le 14 juillet 1789, la police est exercée par le Département de police de la Commune provisoire, assisté par une nouvelle force publique, la garde nationale, composée de citoyens et d'anciennes unités chargées du maintien de l'ordre. Dans chacun des soixante districts qui se partagent la ville, l'ordre est assuré par un comité de citoyens et les compagnies de la garde nationale.
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Écrit par
- Vincent DENIS : maître de conférences en histoire moderne à l'université de Paris-I-Panthéon-Sorbonne
Classification
Média