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POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE URBAINE

La ville, source de nombreux polluants aux effets néfastes

Compte tenu des activités urbaines, de la mobilité et de la densité de population des villes, les sources de pollution sont nombreuses.

Les premières mesures de polluants

Les premiers indicateurs utilisés pour évaluer les pollutions (acidité forte et fumées noires) révélaient surtout le poids des émissions soufrées industrielles (notamment le dioxyde de soufre, SO2). En France, les premières mesures ont été effectuées au début des années 1960, grâce à la collaboration des industriels et des médecins qui voulaient mieux connaître le risque sanitaire. Dans le même temps, en quantifiant les polluants, ils pouvaient objectiver les plaintes et les confronter à des normes qui se sont imposées progressivement. La surveillance, pilotée par l’Europe et les instances internationales, s’est progressivement développée grâce à la mise au point d’outils de mesure et de modèles présentant une résolution de plus en plus fine, si bien qu’actuellement les niveaux de pollution peuvent être connus à l’échelle de la rue.

La surveillance de la pollution n’a cessé d’évoluer en fonction du développement des activités polluantes de la ville. Si les industries ont peu à peu déserté le milieu urbain (réduisant de ce fait les émissions soufrées au sein des villes), la circulation automobile s’est, au contraire intensifiée, entraînant une augmentation des oxydes d’azote dans l’atmosphère.

Le chauffage domestique est une source de pollution, la nature des fumées émises dépendant du combustible utilisé. Il a évolué au fil des années : le charbon a été progressivement remplacé par le fuel, puis par le gaz et l’électricité, sans oublier le bois, considéré comme « vertueux » vis-à-vis de l’effet de serre, puisque le dioxyde de carbone (CO2) dégagé au cours de sa combustion correspond à celui qui a été emmagasiné par l’arbre au cours de sa croissance. Cependant, les recherches entreprises sur les effets négatifs des combustibles sur la santé ont mis en avant la responsabilité du carbone suie (black carbon) que dégagent des combustions incomplètes comme celle du charbon, du diesel et du bois.

La mesure des oxydes d’azote (NOX), polluants caractéristiques de la circulation automobile, s’est généralisée plus tardivement – seulement dans les années 1990 en France –, alors que l’augmentation du nombre de véhicules fut continue au cours du xxe siècle. Par exemple, à Paris, le nombre de voitures immatriculées était de 288 en 1899, 11 136 en 1913, 400 000 en 1938 et 800 000 en 1954 (M. Flonneau, 2005). Il se situe aujourd’hui autour de 700 000.

Oxydes d’azote et particules

Les oxydes d’azote et les particules sont désormais les polluants les plus caractéristiques de la mauvaise qualité de l’air de l’ensemble des villes du monde. La répartition spatiale des niveaux de dioxyde d’azote (NO2) reflète son origine, qui est principalement liée au transport automobile puisque les zones présentant les niveaux les plus élevés de NO2 suivent les grandes infrastructures routières. C’est ainsi que l’étude Aphekom (ImprovingKnowledge and communication for DecisionMaking on Air Pollution and Health in Europe), qui a évalué l’impact sanitaire et économique de la pollution atmosphérique urbaine dans vingt-cinq villes européennes, a pu mettre en évidence une perte d’espérance de vie pour les personnes qui vivent à proximité des grands axes routiers.

Paris et son voile de pollution - crédits : I. Roussel

Paris et son voile de pollution

Les particules, dont on connaît de mieux en mieux la nocivité, restent un polluant urbain majeur. Les particules fines en suspension (inférieures à 1 ou 2 micromètres) sont invisibles et peuvent adsorber ou agglomérer d’autres polluants toxiques – comme les hydrocarbures aromatiques polycycliques, les dioxines, les composés organiques volatils non méthaniques, les métaux lourds – puis les[...]

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Écrit par

  • : professeure émérite à l'université de Lille-I, directrice de la revue Pollution atmosphérique

Classification

Médias

Smog à Londres - crédits : Bettmann/ Getty Images

Smog à Londres

Paris et son voile de pollution - crédits : I. Roussel

Paris et son voile de pollution

Autolib’ - crédits : Géraldine Mouly-Héras

Autolib’