- 1. Géographie et économie
- 2. Histoire jusqu'en 1945
- 3. La Pologne populaire
- 4. L'échec des réformes
- 5. L'effondrement du système communiste (1980-1989)
- 6. Une transformation démocratique
- 7. Un État membre de l’Union européenne
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Langue polonaise
- 10. Littérature polonaise
- 11. Bibliographie
POLOGNE
Nom officiel | République de Pologne (PL) |
Chef de l'État | Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015) |
Chef du gouvernement | Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023) |
Capitale | Varsovie |
Langue officielle | Polonais |
Unité monétaire | Zloty (PLN) |
Population (estim.) |
37 587 000 (2024) |
Superficie |
311 895 km²
|
La Pologne est le plus important des dix États entrés dans l'Union européenne en mai 2004. Après quarante-cinq années passées sous domination soviétique, les nouveaux dirigeants du pays ont tous présenté cette adhésion comme un « retour » à l'Europe, une « réunification ». C'est dire combien la Pologne se considère enracinée dans la tradition occidentale. Majoritairement de culture catholique, ses intellectuels et ses artistes ont contribué à l'ensemble des mouvements culturels qui ont jalonné l'histoire de l'Europe, de l'humanisme à l'art contemporain, en passant par la Renaissance, le Baroque, les Lumières et surtout le romantisme et la modernité. Ils y ont rencontré d'autres traditions, laïques, juives, réformées ou chrétiennes orientales.
La Pologne est une vaste plaine septentrionale irriguée par la Vistule et l'Oder, deux fleuves qui descendent des Tatras pour se jeter dans la mer Baltique. C'est une terre de migrations, qui a été aussi pendant des siècles un champ de bataille. C'est enfin un territoire et un corps national qui, tantôt ont subi les agressions de leurs voisins, Slaves, Germains ou Scandinaves, tantôt se sont imposés comme une grande puissance régionale. L'histoire tourmentée de la Pologne a donc rendu ses frontières instables. Les limites du territoire n'ont cessé, à partir du xe siècle, de se déplacer d'ouest en est. Puis, après que la Pologne eut disparu comme État indépendant pendant plus d'un siècle, elles ont englobé des terres de Lituanie et d'Ukraine autour de Vilnius et de Lwów. Mais, en 1945, l'État polonais s'est retrouvé dans les frontières des rois Piast, neuf siècles plus tôt. Mais ces frontières, notamment celle avec l'Allemagne, n'ont été reconnues par un traité international qu'en 1990.
Aux xixe et xxe siècles, la Pologne a surtout été la proie des grands empires et s'est trouvée à plusieurs reprises au centre de l'histoire européenne. Après les partages de son royaume entre la Prusse, la Russie et l'Autriche à la fin du xviiie siècle, les campagnes napoléoniennes lui ont redonné une courte vie sous la forme du « Duché de Varsovie » en 1807-1815. Le Congrès de Vienne (1815) l'a placée à nouveau sous tutelle russe tout en réglant pour un siècle l'équilibre des grandes puissances. Indépendante en 1918, la Pologne du maréchal Józef Piłsudski s'est opposée à la révolution russe, a conquis Vilnius, puis a stoppé devant Varsovie la contre-offensive bolchevique en 1920. La Seconde Guerre mondiale commença en Europe, en 1939, par la double agression contre la Pologne, de l'Allemagne nazie, le 1er septembre, et de l'URSS, le 17. Démantelé et annexé, son territoire est devenu un des théâtres de la barbarie nazie, notamment de la destruction des Juifs d'Europe (dont 3 millions de Polonais) dans six centres d'extermination. Placée dans l'orbite soviétique par la conférence de Yalta (février 1945), littéralement occupée par l'Armée rouge, elle n'accepta le nouveau régime communiste que contrainte, et après des élections truquées (1947). Sa population était désormais presque totalement amputée de sa composante juive, tandis que les déplacements décidés à Potsdam (juillet-août 1945) permettaient de chasser les minorités allemandes et ukrainiennes. La Pologne au passé multiculturel séculaire était devenue une nation mono-ethnique.
Le régime communiste favorisa une certaine modernisation et la transformation d'un pays rural en une puissance industrielle, mais la jeune classe ouvrière qui venait des campagnes et les intellectuels, d'abord utilisés par le Parti communiste, ne cessèrent de le contester. La Pologne fut la « démocratie populaire » la plus indocile malgré les tentatives de ses dirigeants d'inventer un[...]
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Écrit par
- Jean BOURRILLY : professeur à l'université de Paris-IV
- Georges LANGROD : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Georges MOND : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
- Jean-Yves POTEL : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
- Hélène WLODARCZYK : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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