- 1. Géographie et économie
- 2. Histoire jusqu'en 1945
- 3. La Pologne populaire
- 4. L'échec des réformes
- 5. L'effondrement du système communiste (1980-1989)
- 6. Une transformation démocratique
- 7. Un État membre de l’Union européenne
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Langue polonaise
- 10. Littérature polonaise
- 11. Bibliographie
POLOGNE
Nom officiel | République de Pologne (PL) |
Chef de l'État | Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015) |
Chef du gouvernement | Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023) |
Capitale | Varsovie |
Langue officielle | Polonais |
Unité monétaire | Zloty (PLN) |
Population (estim.) |
37 587 000 (2024) |
Superficie |
311 895 km²
|
Littérature polonaise
Une des particularités les plus sensibles de la littérature polonaise réside dans son lien étroit et constant avec les courants intellectuels et artistiques de l'Occident ; aussi retrouve-t-on en elle non seulement les formes d'expression familières au lecteur français, mais encore les phases successives qui, de la Renaissance au xxe siècle, en ont scandé le développement, chacune apparaissant avec un contenu original. Martelée par l'histoire dont les vicissitudes ont, très tôt, enraciné dans l'âme collective l'amour de la terre et de la vie polonaises et, contre toute emprise dominatrice, fortifié la passion de la liberté et l'affirmation d'une personnalité irréductible, cette littérature a assumé, dans le temps du malheur, la charge exceptionnelle de mainteneur de l'âme nationale et du patriotisme. Si la vigueur instinctive de l'imagination et du sentiment assura, à toutes les époques, une place de choix à la poésie, la réflexion critique appliquée aux problèmes religieux, politiques et sociaux a, depuis le xve siècle, donné naissance à de multiples écrits et traités historico-politiques qui constituent une part essentielle de son apport.
De nos jours, la prose de réflexion, qui inclut parfois des éléments de fiction ou des parties romancées, demeure un genre original, illustré par des œuvres de grande valeur. Le théâtre est également une des formes d'expression où les Polonais excellent. Ils y jouent souvent le rôle de novateurs et même de précurseurs par rapport aux autres littératures européennes. Ils le traitent comme un art complet où la littérature s'allie avec l'art plastique, l'expression corporelle et la musique.
Si cette littérature exprime et reflète les problèmes spécifiques de la nation polonaise, elle n'en atteint pas moins une signification universelle, et cela d'autant plus que les écrivains polonais font preuve d'un vif sens critique et d'un humour parfois acéré vis-à-vis d'eux-mêmes et de leur pays. La littérature polonaise donne depuis ses origines jusqu'à nos jours un bel exemple de liberté intellectuelle vis-à-vis de tout dogme, qu'il soit de nature religieuse, politique ou philosophique.
Littérature de clercs
Comme l'histoire écrite de la nation, la littérature polonaise allait naître et se développer dans le prolongement du baptême de Mieszko et de son entourage (966), et, par la religion, se rattacher à la civilisation de l'Occident chrétien. Cette orientation, fortifiée par le rôle prépondérant de l'Église dans la vie de l'État et par le prestige du latin, écarta le fond culturel pagano-slave primitif, de sorte que le Moyen Âge ne connut rien de pareil aux bylines russes ou aux chants épiques serbes, et n'eut pour l'essentiel qu'une littérature latine. D'apparition tardive, elle ne comprit longtemps que quelques Chroniques et des Vies de saints ; c'est seulement au xve siècle que, dans le rayonnement de l'université de Cracovie fondée en 1364, elle prit une ampleur attestée par la naissance d'une pensée politique hardie (P. Włodkowic, Jan Ostroróg) et l'œuvre monumentale de Jan Długosz (1415-1480), le dernier des chroniqueurs médiévaux et le premier des historiens modernes (Historia polonica, 1455-1480). Les premiers monuments en langue polonaise, tardifs et modestes, n'apparaissent guère avant le xive siècle, répondant à la nécessité pour l'Église de se faire entendre du peuple : on a ainsi conservé des textes de sermons, des psautiers, des chants religieux parmi lesquels brille le célèbre Hymne à la Vierge (Bogurodzica, fin du xiiie s.), entonné par les chevaliers à la bataille de Grunwald et qui servit longtemps de chant national. Le xve siècle y ajouta[...]
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Écrit par
- Jean BOURRILLY : professeur à l'université de Paris-IV
- Georges LANGROD : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Georges MOND : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
- Jean-Yves POTEL : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
- Hélène WLODARCZYK : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias