- 1. Géographie et économie
- 2. Histoire jusqu'en 1945
- 3. La Pologne populaire
- 4. L'échec des réformes
- 5. L'effondrement du système communiste (1980-1989)
- 6. Une transformation démocratique
- 7. Un État membre de l’Union européenne
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Langue polonaise
- 10. Littérature polonaise
- 11. Bibliographie
POLOGNE
Nom officiel | République de Pologne (PL) |
Chef de l'État | Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015) |
Chef du gouvernement | Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023) |
Capitale | Varsovie |
Langue officielle | Polonais |
Unité monétaire | Zloty (PLN) |
Population (estim.) |
37 587 000 (2024) |
Superficie |
311 895 km²
|
Histoire jusqu'en 1945
Les origines de l'État polonais
Les recherches archéologiques, très développées depuis quelques décennies, ont démontré l'ancienneté de la présence humaine sur le territoire de la Pologne actuelle, notamment dans les régions de Cracovie, de Poznań et de Wrocław, puisqu'elles la font remonter au Paléolithique. La continuité de certains traits de civilisation, attestée par les découvertes, conduit les spécialistes polonais à affirmer l'existence d'un peuplement protoslave dès le IIIe millénaire avant J.-C. Le versant nord des Carpates aurait même été le plus ancien habitat (connu) des Slaves, à partir duquel s'est opérée leur « diaspora » au cours des IIe et Ier millénaires. Du contact de ces Slaves primitifs avec les peuples voisins ou les envahisseurs temporaires (Baltes, Germains, Celtes, Scytho-Sarmates) sont nées les civilisations lusacienne et poméranienne (env. 1550-env. 200 av. J.-C. : fouilles du site de Biskupin, près de Gniezno, depuis 1934 ; fouilles de Michalin, près de Włocławek, depuis 1961), remarquables par leurs ustensiles en terre cuite et par leurs urnes funéraires à visage. Placé sur la « route de l'ambre », le territoire polonais s'ouvre à la civilisation de l'Empire romain, avant d'être traversé par les grandes invasions. Du viiie au xe siècle, à la faveur d'une reprise des activités commerciales dans le centre de l'Europe, qui stimulent l'agriculture et l'artisanat, les tribus groupées autour de leurs castra se rassemblent en quelques ensembles dominés par les plus puissantes d'entre elles : les Vislanes en Petite Pologne autour de Cracovie ; les Polanes en Grande Pologne autour de Gniezno et Poznań ; les Slézanes en Silésie autour de Wrocław et Opole.
C'est de Grande Pologne qu'est partie l'unification, au profit de la dynastie des Piast, nom que la tradition attribue au paysan qui aurait renversé le tyran Popiel et l'aurait laissé périr dans la tour des Souris à Kruszwica. L'artisan de l'unification est son descendant Mieszko Ier (960-992), qui épouse la fille du duc de Bohême et, peut-être sous son influence, décide en 966 de se faire baptiser et de convertir ses sujets au christianisme. La Pologne entre ainsi dans la chrétienté romaine, peu avant que la Russie kievienne se tourne vers Byzance. Si la Pologne se place dans l'obédience de Rome, c'est aussi pour entraver les ambitions politico-religieuses du Saint-Empire. Elle doit reconnaître la suzeraineté de l'empereur, mais elle tend de toutes ses forces vers l'indépendance de fait. Mieszko laisse un État dont la population est estimée à un million d'habitants et dont les frontières sont, à peu de chose près, celles de 1945.
La Pologne, puissance médiévale
De l'unité au morcellement (xie-xiiie s.)
Le fils de Mieszko, Boleslas Chrobry (« le Vaillant »), place la Pologne au rang des grandes puissances européennes. Son règne (992-1025) se marque par une politique d'expansion prestigieuse, bien que ses conquêtes ne soient que temporaires (Lusace, Bohême, Slovaquie ; occupation de Kiev en 1018) et qu'elles alarment des voisins avec lesquels les relations seront désormais incertaines et difficiles. Habilement, il patronne l'évangélisation des païens et, en 999, obtient la canonisation de l'ancien évêque de Prague, Adalbert (en polonais : Wojciech), martyrisé en Prusse et enterré à Gniezno. Il met à profit le désir qu'a l'Empire d'avoir la paix à l'est pour consolider l'indépendance et la gloire de son État : en 1000, création de l'archevêché de Gniezno, qui fait de la Pologne une province ecclésiastique dépendant directement de Rome ; en 1025, reconnaissance du titre royal auquel il aspirait depuis le début.
Mais son héritage est[...]
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Écrit par
- Jean BOURRILLY : professeur à l'université de Paris-IV
- Georges LANGROD : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Georges MOND : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
- Jean-Yves POTEL : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
- Hélène WLODARCZYK : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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Médias