- 1. Géographie et économie
- 2. Histoire jusqu'en 1945
- 3. La Pologne populaire
- 4. L'échec des réformes
- 5. L'effondrement du système communiste (1980-1989)
- 6. Une transformation démocratique
- 7. Un État membre de l’Union européenne
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Langue polonaise
- 10. Littérature polonaise
- 11. Bibliographie
POLOGNE
Nom officiel | République de Pologne (PL) |
Chef de l'État | Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015) |
Chef du gouvernement | Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023) |
Capitale | Varsovie |
Langue officielle | Polonais |
Unité monétaire | Zloty (PLN) |
Population (estim.) |
37 587 000 (2024) |
Superficie |
311 895 km²
|
La Pologne populaire
Pays ayant une riche tradition millénaire d'institutions politiques propres et d'esprit démocratique, pays dont la population se caractérisait, tout le long de son histoire, par un patriotisme farouche et par l'attachement viscéral à la liberté, la Pologne se trouva en 1944 – par le sort de la Seconde Guerre mondiale où elle fut « l'inspiration du monde » (paroles de F. D. Roosevelt) – à la croisée de chemins, sans pourtant pouvoir choisir librement la solution déterminant son avenir. Horriblement dévastée par la guerre, par la barbarie de l'occupation hitlérienne et les déportations massives : ses pertes en vies humaines entre 1939 et 1945 s'élevèrent à 6 028 000 citoyens et ses dommages matériels à environ 50 milliards de dollars.
Mécanismes de la vie politique
Origine et affirmation juridique
Le régime au pouvoir à partir de 1944 a sa genèse dans l'action politique clandestine entreprise sous l'occupation hitlérienne du pays. Le gouvernement fut reconnu d'abord par l'URSS (en 1944) puis par plusieurs pays occidentaux (été de 1945) ; il remporta les premières élections (truquées) à la Diète en janvier 1947. L'opposition y fut réduite à 38 mandats sur 432 : ce fut sa dernière manifestation légale avant sa suppression par le régime.
La conférence de Potsdam (1945) ayant reconnu les droits de la Pologne aux territoires ex-allemands de l'Ouest et du Nord, un référendum populaire confirma, dès 1946, à la fois ces nouvelles structures territoriales et les transformations économiques. La « petite Constitution » de 1947 et plusieurs actes législatifs ont alors réglé la situation juridique des nouveaux organes de l'État. Le 22 juillet 1952 fut votée par la Diète la Constitution qui fit de l'État une « démocratie populaire où le pouvoir appartient au peuple travailleur des villes et des campagnes ».
Structure de l'État
D'après la Constitution de 1952, les futurs députés sont d'abord présentés uniquement par les organisations de travailleurs, puis ils sont élus au suffrage universel, ce qui limite la représentation à tous les échelons et restreint les droits et libertés civiques, excluant a priori l'existence d'une opposition légale. Ce système électoral – introduisant le suffrage universel – et la collégialité des organes fondamentaux de l'administration se trouvent formellement généralisés ; mais la liste électorale unique est présente à tous les niveaux, et le Parti ouvrier unifié (issu de la fusion des communistes avec le traditionnel ancien Parti socialiste, alors disparu) décide du choix de tous les candidats, quelle que soit leur étiquette.
La Diète unicamérale, élue pour quatre ans, représente d'après la Constitution « l'organe suprême du pouvoir de l'État » ; elle est composée de 460 députés, qui bénéficient des immunités traditionnelles et dont certains sont aussi des représentants des sans-parti. Deux sessions parlementaires plénières sont convoquées annuellement par le Conseil d'État, la session d'automne traitant du budget et du plan économique national. Les 19 commissions parlementaires travaillent pendant toute l'année. La Diète désigne et révoque le Conseil d'État, collège composé de 17 membres et exerçant collectivement, depuis 1952, les attributions de la présidence de la République ; le gouvernement est aussi désigné et révoqué par la Diète ; il en est de même pour le procureur général et le président de la Chambre suprême de contrôle. L'initiative législative appartient concurremment au Conseil d'État, au gouvernement et à la Diète. Pendant les intersessions, le Conseil d'État peut publier les décrets-lois (droit dont on abusait avant 1956 et dont on ne fait pratiquement plus usage depuis lors). Le rôle de la Diète reste pourtant effacé en fait, face à la domination des organes centraux du[...]
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Écrit par
- Jean BOURRILLY : professeur à l'université de Paris-IV
- Georges LANGROD : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Georges MOND : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
- Jean-Yves POTEL : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
- Hélène WLODARCZYK : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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