- 1. Géographie et économie
- 2. Histoire jusqu'en 1945
- 3. La Pologne populaire
- 4. L'échec des réformes
- 5. L'effondrement du système communiste (1980-1989)
- 6. Une transformation démocratique
- 7. Un État membre de l’Union européenne
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Langue polonaise
- 10. Littérature polonaise
- 11. Bibliographie
POLOGNE
Nom officiel | République de Pologne (PL) |
Chef de l'État | Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015) |
Chef du gouvernement | Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023) |
Capitale | Varsovie |
Langue officielle | Polonais |
Unité monétaire | Zloty (PLN) |
Population (estim.) |
37 587 000 (2024) |
Superficie |
311 895 km²
|
L'échec des réformes
Lorsque Gomulka partit en décembre 1970, son successeur Edward Gierek déclara que les erreurs sérieuses qui ont été commises par l'ancienne direction du parti ont abouti à une crise politique ouverte et finalement ont mené le pays au bord de la catastrophe. Selon Gierek, la tragédie est venue du fait que rien n'a été tenté sur le plan politique et que « l'emploi de la force – rien que de la force – a été la seule réponse aux manifestations ouvrières ».
Mais Gierek ne tirera pas les conclusions de son propre diagnostic. L'année 1976 avec l'emploi de la force – rien que de la force – le prouvera. Toutefois, il ne s'agirait pas uniquement de la question de l'emploi de la force.
La Pologne des années 1971-1983 se caractérise, en effet, par la continuité des crises cycliques de plus en plus graves issues d'un hiatus qui va en s'approfondissant entre le pouvoir du parti dirigeant (inscrit dans la Constitution en février 1976) et la majorité de la société. Par ailleurs, l'emprise soviétique issue des accords de Yalta provoque de plus en plus le mécontentement de la population, surtout à mesure que celle-ci réalise que les dispositions des accords de Yalta sur les élections libres et démocratiques en Pologne devant aboutir à un gouvernement légal n'ont pas été respectées.
La période 1977-1983 a été riche en publications, d'abord clandestines, puis légales, qui dévoilaient les faits historiques passés sous silence ou déformés durant trente ans. Ainsi, l'un des traits significatifs des dernières années a été la prolifération des documents et des commentaires historiques indiquant notamment qu'en 1944-1945 la majorité de la population soutenait le gouvernement polonais en exil à Londres et non celui que soutenait Moscou, que les groupements prosoviétiques étaient minoritaires et, enfin, que les élections de janvier 1947, prévues par les grandes puissances à Yalta, ont été falsifiées (selon les publications non gouvernementales) ou qu'elles « ne furent pas aussi régulières qu'elles auraient dû l'être... » (selon les publications du Parti ouvrier unifié polonais en 1981-1982).
Les porte-parole du gouvernement ont publiquement reconnu, entre 1980 et 1983, que la terreur régnait en Pologne entre 1948 et 1956 et que l'instauration du pouvoir communiste en Pologne avait été due essentiellement au « rapport des forces internationales ».
Andrzej Werblan, ancien secrétaire du comité central du POUP, a constaté que « dans le passé il y avait eu une manipulation de la vie publique », que « le rôle dirigeant du POUP avait été mal exercé » parce que l'appareil du parti remplaçait et doublait l'administration politique et économique d'État en exerçant ainsi le pouvoir de fait – sans responsabilité.
Pour Jerzy Wiatr (conseiller à l'époque du général Jaruzelski), « le pouvoir d'État n'a jamais résolu son problème initial, à savoir l'antagonisme entre les gouvernants et les gouvernés ». Pour les dirigeants actuels, « le penchant socio-démocratique et technocratique de Gierek » – premier secrétaire du POUP entre décembre 1970 et septembre 1980 – « a mené la Pologne d'une crise à l'autre aboutissant aux événements d'août 1980 ». En réalité, les dix années du gouvernement Gierek se divisent en deux périodes : celle de 1970 à 1975, liée à un certain progrès politique et économique taxé parfois de « petite stabilisation », grâce au relâchement des contraintes socioculturelles et au développement industriel rendu possible par d'importants emprunts auprès de la France, des États-Unis et de l'Allemagne de l'Ouest, et la période de 1975 à 1980 qui voit l'aggravation des difficultés économiques.
Le tournant de 1975[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean BOURRILLY : professeur à l'université de Paris-IV
- Georges LANGROD : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Georges MOND : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
- Jean-Yves POTEL : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
- Hélène WLODARCZYK : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias