- 1. Géographie et économie
- 2. Histoire jusqu'en 1945
- 3. La Pologne populaire
- 4. L'échec des réformes
- 5. L'effondrement du système communiste (1980-1989)
- 6. Une transformation démocratique
- 7. Un État membre de l’Union européenne
- 8. Chronologie contemporaine
- 9. Langue polonaise
- 10. Littérature polonaise
- 11. Bibliographie
POLOGNE
Nom officiel | République de Pologne (PL) |
Chef de l'État | Andrzej Duda (depuis le 6 août 2015) |
Chef du gouvernement | Donald Tusk (depuis le 13 décembre 2023) |
Capitale | Varsovie |
Langue officielle | Polonais |
Unité monétaire | Zloty (PLN) |
Population (estim.) |
37 587 000 (2024) |
Superficie |
311 895 km²
|
Un État membre de l’Union européenne
Lorsqu’elle intègre l’Union européenne en mai 2004, la Pologne offre une première image paradoxale. D’un côté, elle est sans doute l’État candidat le mieux préparé et qui affiche, de plus, de bonnes performances économiques (malgré un ralentissement) et, d’un autre côté, elle élit dès 2005 un nouveau président conservateur et eurosceptique, Lech Kaczyński, lequel nomme un gouvernement de coalition avec l’extrême droite. Ce paradoxe prend fin avec les élections législatives anticipées en 2007.
La vie politique polonaise après 2004
Lech Kaczyński est élu président en octobre 2005 avec 54 % des suffrages au second tour, alors que le PiS remporte au même moment les élections législatives de l’automne (27 %). Il compose alors une majorité avec les populistes de Samoobrona et de l’extrême droite LPR. L’impopularité immédiate de cette alliance, ses maladresses ou ses provocations conduisent à un éclatement de la majorité en moins de dix-huit mois et à l’autodissolution de la Diète. En octobre 2007, une nouvelle majorité est élue autour de la PO (41,5 % des suffrages), tandis que le PiS se maintient à un bon niveau et que ses alliés populistes s’effondrent et disparaissent de la Diète. La cohabitation entre le gouvernement dirigé par Donald Tusk et le président Lech Kaczyński, qui affiche un euroscepticisme doublé d’un antigermanisme mal accepté dans l’opinion, se termine tragiquement, lors d’un accident d’avion, survenu le 10 avril 2010 près de Smolensk (Russie). Le président et une centaine de hauts représentants de l’État, de toutes obédiences, se rendaient aux cérémonies de commémoration du massacre de Katyń (1940). Son successeur, le libéral conservateur Bronislaw Komorowski, soutenu par PO, est élu au second tour le 4 juillet 2010 avec 53 % des voix. Cette évolution de la scène politique polonaise se confirme en 2011, lorsque Donald Tusk, Premier ministre sortant, gagne à nouveau les élections législatives avec 39,2 % (dix points de plus que le PiS, 29,9 %).
En revanche, la gauche demeure faible. Elle continue à payer sa gestion corrompue des années 2000. Un nouveau mouvement au discours gauchiste, formé autour d’un homme d’affaires issu de PO, Janusz Palikot, a semblé un moment esquisser une orientation alternative – il obtient 10 % des suffrages en 2011. Mais ses prises de position parfois incohérentes ne convainquent pas et, malgré une alliance avec des personnalités issues du SLD, dont l’ancien président Aleksander Kwaśniewski, il ne parvient pas à rassembler plus de 3,5 % des suffrages aux élections européennes de 2014. Aussi, bien qu’affaibli et souvent déconsidéré, le SLD demeure-t-il le parti le plus solide à gauche, avec un électorat d’environ 10 %.
En fait, les clivages révélés dans la période précédente se sont approfondis. L’opposition entre anciens communistes et anciens de Solidarność est dépassée avec ces scrutins. Puis la courte et saisissante expérience d’une majorité conservatrice alliée à l’extrême droite a, semble-t-il, dissipé définitivement cette vieille opposition au profit d’un autre clivage : l’affrontement entre une droite radicale, nationale-catholique, étatiste, et un centre libéral, européen, tout aussi patriote, structure dorénavant la vie politique polonaise. Cette opposition se réfère à des traditions anciennes et exprime deux visions de l’avenir de la Pologne dans, et avec, l’Europe.
La concurrence entre ces deux orientations domine la vie politique et médiatique. En 2014, le PiS et PO obtiennent d’ailleurs des scores équivalents, autour de 32 %, et le même nombre de députés européens. Les autres partis ne parviennent pas à définir une alternative crédible. Les agrariens du PSL (qui ne dépassent pas les 6 à 7 % selon les scrutins) gouvernent avec PO, tout en conservant un électorat rural[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Jean BOURRILLY : professeur à l'université de Paris-IV
- Georges LANGROD : directeur scientifique au C.N.R.S., professeur à la faculté de droit de l'université de la Sarre
- Michel LARAN : maître de recherche au C.N.R.S.
- Marie-Claude MAUREL : directrice d'études à l'École des hautes études en sciences sociales
- Georges MOND : docteur en études politiques, ancien chargé de recherche au C.N.R.S., ancien chargé de cours à l'université de Paris-II
- Jean-Yves POTEL : historien, chargé d'enseignement à l'Institut d'études européennes, université de Paris-VIII
- Hélène WLODARCZYK : docteur d'État ès lettres, professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias