Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

POLONIUM

Toxicité

Le polonium 210 est un descendant de l’uranium 238, par suite des désintégrations : 238U [α] → 234Th [β] → 234Pa [β] → 234U [α] → 230Th [α] → 226Ra [α] → 222Rn [α] → 218Po [α] → 214Pb [β] → 214Bi [β] → 214Po [α] → 210Pb [b] → 210Bi [β] → 210Po. Parmi les milliers de toxiques de la fumée de tabac, 210Po serait le principal responsable des cancers du poumon des fumeurs. Et les feuilles de tabac en contiennent d’autant plus que la plante a reçu des engrais phosphatés, car ceux-ci contiennent de l’uranium, et donc ses descendants.

Le polonium 210 est un poison d’une extrême toxicité : 10 microgrammes (10 μg) de 210Po suffisent à tuer un humain adulte. Ces 10 ìg sont formés par environ 2,867 686 57 × 1016 = 28 676 865 700 000 000 atomes, dont environ 1 662 580 000 se désintègrent chaque seconde en projetant chacun un noyau d’hélium de haute énergie (radioactivité α) et en donnant naissance chacun à un atome de 206Pb, stable mais néanmoins nocif pour la santé en tant que métal lourd.

Malgré sa toxicité, et parce que sa radioactivité intense dégage beaucoup de chaleur, le polonium 210 a été utilisé dans des générateurs thermoélectriques, comme source d’énergie pour des satellites artificiels. Il est ou fut aussi utilisé pour le démarrage des réacteurs nucléaires et comme détonateur de certaines bombes atomiques.

L’ex-espion russe Alexandre Litvinenko (1962-2006) a été assassiné avec du polonium 210.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-VI
  • Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Médias

Marie et Pierre Curie - crédits : Hulton Archive/ Getty Images

Marie et Pierre Curie

Polonium : isotopes naturels - crédits : Encyclopædia Universalis France

Polonium : isotopes naturels

Autres références

  • CURIE LES

    • Écrit par
    • 4 841 mots
    • 5 médias
    ...très rapidement dans cette voie. Il lui suffit en effet d'une année pour passer du phénomène brut – observation de rayons émis par l'uranium et par le thorium – à la séparation du premier élément radioactif, lepolonium, en juillet 1898, suivie de celle du radium à la fin de la même année.
  • CURIE MARIE (1867-1934)

    • Écrit par
    • 2 360 mots
    • 3 médias
    ...électromètre dont Pierre Curie avait breveté une amélioration. Cet ensemble, appelé aujourd’hui « méthode Curie », leur permet d’annoncer la découverte du polonium (nommé en hommage à la Pologne) le 18 juillet 1898 puis celle du radium, qu’ils ont faite avec Gustave Bémont (1857-1932), le 26 décembre de...
  • DÉCOUVERTE DE LA RADIOACTIVITÉ NATURELLE

    • Écrit par
    • 155 mots
    • 1 média

    En février 1896, Henri Becquerel (1852-1908) prépare des cristaux de sulfate double d'uranyle et de potassium et, afin d'étudier leur phosphorescence, les place sur une plaque photographique entourée d'un papier. Le soleil étant absent, il enferme ses plaques dans un tiroir. Quelques jours plus...