POLYCARPIQUES ou RANALES
Les Ranunculales
Au contraire des Magnoliales, les Ranunculales comprennent une majorité d'herbes ; certaines sont des arbrisseaux ou de petites lianes ligneuses ; aucune n'est arborescente. Aucune non plus n'est aromatique ; mais elles produisent en grande quantité des alcaloïdes (isoquinoléiques entre autres) et d'autres substances (hétérosides, etc.), physiologiquement très actifs sur les animaux et dont certains sont doués de propriétés médicamenteuses. Les formes et les modes d'insertion des feuilles (limbes entiers ou très découpés ; feuilles simples ou composées ; dispositions alterne, opposée ou verticillée) sont plus variées que chez les Magnoliales. Les caractères floraux sont aussi plus divers. On observe, dans les deux ordres, des fleurs acycliques, hémicycliques ou cycliques, avec verticilles trimères, ainsi que les mêmes tendances à la réduction du gynécée, à la contraction de la fleur devenant unisexuée, à la soudure des étamines en synandres. Les concrescences périanthaires et les soudures carpellaires sont exceptionnelles, et l'on ne constate, chez les Ranunculales, aucune tendance à l'inférovarie. En revanche, la différenciation du périanthe en calice et corolle s'affirme, par des voies diverses, plus fortement chez les Ranunculales, dont certaines réalisent le périanthe avec calice et corolle pentamères, inconnu chez les Magnoliales et répandu chez les Dicotylédones plus évoluées. Enfin, l'actinomorphie générale de la fleur des Ranunculales met en évidence la très forte zygomorphie (symétrie non rayonnée, par rapport à un plan) constatée dans quelques genres. Les graines sont albuminées ou exalbuminées.
Cet ordre comprend quatre familles groupant à peu près cent quarante genres et trois mille cent cinq espèces ; celles-ci habitent – suivant la règle générale valable pour tous les grands taxons dicotylédoniens à dominante herbacée (cf. malvales, myrtales) – essentiellement les régions extratropicales. Trois de ces familles, les Renonculacées, Berbéridacées et Ménispermacées, représentent, à elles seules, la presque totalité de l'ordre.
Les Renonculacées
Avec cinquante genres et deux mille espèces environ, les Renonculacées constituent la majorité de l'ordre. Presque toutes sont des herbes terrestres, vivaces ou annuelles ; certaines renoncules sont adaptées à la vie aquatique. Les clématites, seules (le genre Clematis, cosmopolite, comprend plus de 300 espèces), sont ligneuses (lianes à tiges grêles ou petits arbrisseaux) ; elles sont aussi les seules Renonculacées mieux représentées dans les régions tropicales que dans les pays tempérés.
Les feuilles, généralement alternes, opposées chez les clématites, verticillées sur la tige florale des anémones, ne sont pas stipulées ; leur limbe, penninerve ou palminerve, exceptionnellement parallélinerve, est entier, denté, lobé, ou profondément découpé jusqu'à paraître composé-palmé (trolles) composé-penné (clématites) ou même composé-bipenné (Thalictrum).
Les fleurs, remarquablement variées, expriment toutes les hésitations qui ont précédé la fixation des architectures florales sur les types spéciaux caractéristiques de chaque grand groupe angiospermien.
Dans les fleurs des Anemone et des clématites, le périanthe, composé d'un ensemble variable (4, 7, 8, ou plus chez les anémones) de pièces pétaloïdes blanches, rouges, bleues, violettes, n'est pas différencié en calice et corolle ; les étamines, très nombreuses, sont insérées sur des spires à tours très serrés ; leurs anthères s'ouvrent par des fentes, caractère important en raison de sa constance dans l'ensemble de la famille.
Chez les Anemone, la tige florifère porte, très au-dessous de la fleur, un involucre, verticille de trois feuilles plus ou moins découpées. L'hépatique (Hepatica[...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Georges MANGENOT : professeur honoraire à l'université de Paris-XI
Classification
Médias
Autres références
-
HÉLOBIALES
- Écrit par André LAWALRÉE
- 2 979 mots
- 4 médias
Bien qu'étant indiscutablement des Monocotylédones, les Hélobiales montrent des affinités multiples avec l'ordre dicotylédoné des Ranales (ou Polycarpiques). Les deux groupes ont en commun non seulement l'habitat aquatique de beaucoup d'espèces, mais encore diverses particularités tant de leur appareil...