POLYGONALES
Appareil reproducteur
Les fleurs sont ordinairement groupées en inflorescences (épis, grappes, cymes) qui, chez les Eriogonum des régions arides d'Amérique, sont enveloppées par un involucre formant collerette.
La fleur, fondamentalement trimère, cyclique, hermaphrodite, est comparable à celle d'une Monocotylédone : (3 + 3) T + 3 E + 3 E′ + 3 C (Pterostegia). À partir de ce schéma central, et bien que la famille soit homogène, comme cela est démontré par la structure anatomique très uniforme des fleurs, des variations notables s'observent ; les unes allant vers le maintien de la trimérie mais avec des réductions ou des dédoublements d'organes, les autres tendant à la spiralisation des pièces et à un passage à la pentamérie. C'est ainsi que, chez les Rheum, le cycle externe d'étamines se dédouble ; chez plusieurs Rumex, il se dédouble également mais l'interne avorte ; chez le Koenigia, l'androcée ne comporte plus que trois étamines. Le type floral spiralé dérive du précédent. Le périanthe devient pentamère et l'androcée de cinq à dix étamines présente des avortements ou des fusions variant en nombre et en situation. Les fleurs sont alors soit à un seul cycle d'étamines épipétales (5 T + 5 E′ + 3 C : Polygonum aviculare) qui parfois se dédouble (5 T + 10 E′ + 3 C) ; soit à deux cycles pentamères, l'un épisépale, l'autre épipétale (5 T + 5 E + 5 E′ + 3 C), dans ce cas, les étamines internes sont nectarifères ou remplacées par des nectaires (par exemple, Fagopyrum esculentum : 5 T + 5 E + 1 à 3 E + 1 à 4 nectaires + 3 C) ; soit enfin polystaminées par dédoublement d'un androcée simple.
Le gynécée tricarpellé est réduit à deux carpelles (quelques Polygonum et Oxyria). Il en comporte quatre chez Calligonum. L'ovaire supère contient un seul ovule dressé, basilaire, orthotrope, bitégumenté. Ces traits sont généraux dans la famille. Les caractères des stigmates et ceux qui tiennent aux modalités de la persistance des tépales servent à définir les genres.
Le fruit est un akène trigone ou lenticulaire, entouré de pièces tépalaires persistantes. L'accrescence touche les tépales internes et/ou externes. Le fruit est charnu chez les Coccoloba (raisins-de-mer). La graine renferme un albumen abondant, amylacé, ruminé (Coccoloba, Antigonon) ou non.
La dispersion des fruits par le vent (anémochorie) résulte de la présence de bractées ailées (Pterostegia), d'un périanthe (Triplaris, Brunnichia) ou de carpelles (Calligonum) ailés. La zoochorie intervient aussi grâce à des bractées épineuses (Centrostegia) à un tube périanthaire charnu (Muehlenbeckia), à un périanthe (Emex) ou à des carpelles (Harpagocarpus) charnus.
Si l'autofécondation est la règle chez plusieurs espèces comme la renouée-des-oiseaux (Polygonum aviculare), la pollinisation croisée paraît plus fréquente. Elle est alors entomophile, les fleurs étant nectarifères et colorées, ou anémophile (Rumex), les fleurs étant petites, ternes, sans nectar ni parfum mais à étamines et stigmates développés. Certains Polygonum ont des fleurs cléistogames. Des Emex ont deux types de fleurs : souterraines et aériennes.
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Écrit par
- Jacques MIÈGE : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale
Classification
Médias
Autres références
-
RENOUÉE DES OISEAUX
- Écrit par Pierre LIEUTAGHI
- 244 mots
Herbe des plus vulgaires, qui croît jusque sur les trottoirs des villes et qui est l'un des meilleurs toniques astringents indigènes. Pline et Dioscoride (ier s.) recommandaient la renouée des oiseaux (Polygonum aviculare L. ; polygonacées) contre les hémorragies et la diarrhée, indications...