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POLYPHONIE

La polyphonie et les musiques nouvelles

On peut se demander si la notion de polyphonie n'est pas, finalement, rigoureusement attachée à l'idée que l'on se fait (que l'on se faisait ?) de la musique en Occident depuis l'Enchirias musices. Cette idée, que l'on voit développée dès les premiers ouvrages théoriques, et qui reste à la base de l'enseignement de l'écriture musicale et de la composition, est celle d'une corrélation stricte entre les aspects mélodiques du discours musical (sons consécutifs) et les aspects harmoniques (sons simultanés). Prise dans ce sens, l'expression « polyphonie occidentale » implique l'existence de la recherche d'une synthèse entre le consécutif et le simultané, l'horizontal (la mélodie) et le vertical (l'harmonie). C'est aussi dans ce sens que la polyphonie occidentale se distingue de l' hétérophonie. Il faut donc distinguer, ainsi que le dit Jacques Chailley, l'aspect stylistique du sens strict. Le premier est magnifiquement représenté par la Symphonie de psaumes ; le second le serait par les canons de la Symphonie, op. 21, de Webern. Doit-on alors parler de polyphonie ou d'hétérophonie dans le cas de la superposition de trames sonores mélodiques que l'on rencontre dans les musiques dites expérimentales ? La notion de polyphonie ne risque-t-elle pas de devenir vague si on ne la limite pas, par définition, aux phénomènes musicaux décrits dans cet article ?

— Michel PHILIPPOT

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Écrit par

  • : ancien directeur de l'Institut de musicologie de l'université de Paris
  • : professeur de composition au Conservatoire national supérieur de musique de Paris

Classification

Autres références

  • ACCOMPAGNEMENT MUSICAL

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    ...toutes le thème de la « fine amour », et une vingtaine de « jeux partis », échanges de couplets sur un thème amoureux donné. C'est dans le domaine de la polyphonie qu'Adam fait vraiment œuvre originale : quelques motets à texte profane sur teneur liturgique, de facture traditionnelle, font d'Adam le premier...
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    L'expression ars antiqua (forgée par les historiens de la musique – par opposition au nom du traité Ars nova, rédigé par Philippe de Vitry, s'appliquant à l'époque de Guillaume de Machaut en France et Francesco Landini en Italie, au xive siècle) désigne l'école musicale parisienne...

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