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PONTUS DE TYARD ou THIARD (1521-1605)

Poète de l'école lyonnaise, ami intime de Maurice Scève, Pontus de Tyard (ou de Thiard) est né dans une riche famille bourguignonne, qui compte plusieurs hauts dignitaires royaux. Destiné dès l'enfance à l'Église — Fernand Mazade écrit « qu'il fut, presque de naissance, chanoine de la cathédrale de Mâcon » —, il commença pourtant de très bonne heure à écrire des poèmes. Ce n'est toutefois qu'en 1549 qu'il publie à Lyon, de manière anonyme, son premier recueil, Les Erreurs amoureuses, régulièrement augmenté de plusieurs livres et « continuations » jusqu'en 1555. L'œuvre, une longue suite de sonnets pétrarquisants composés de décasyllabes, entrecoupée par des chansons, des épigrammes et des « chants », mesurés ou non, est consacrée à la louange d'une maîtresse imaginaire appelée du nom gnostique de Pasithée (la Toute Divine), douée de toute excellence et perfection, en qui certains ont cru reconnaître Louise Labé. Le poète décrit comment son âme, soutenue par l'idée de Pasithée, s'élève de la beauté physique à la beauté morale, accomplissant cet itinéraire platonicien jusqu'à la contemplation de la Beauté essentielle, au cour de laquelle siège aussi le pur amour. Mais les procédés de Pontus de Tyard sont trop souvent artificiels : antithèses, périphrases alambiquées, métaphores subtiles et prolongées, allégories obscures, syllogismes, jeux de mots hermétiques ; on a pu, à juste titre, qualifier cette virtuosité rhétorique de décadente, sans pouvoir y distinguer ces éclats de baroquisme qui illuminent, par exemple, la langue claire de Desportes.

En 1551, Pontus de Tyard donne un Chant en faveur de quelques excellens poëtes de ce tems ; il y réunit dans un seul hommage tous les « divins esprits », à la fois Marot, Mellin de Saint-Gelais, l'école lyonnaise, Ronsard et Du Bellay. Désormais, tout en continuant obstinément de grossir Les Erreurs amoureuses, Pontus de Tyard s'associe aux recherches collectives de la Pléiade. En 1552, il fait paraître une demi-douzaine de grandes odes lyriques, à la prosodie sans défaut, aux images somptueuses, aux thèmes élevés. Vers 1555, en faveur de Diane de Poitiers, Pontus de Tyard composa Douze Fables de fleuves ou fontaines, série de tableaux allégoriques et voluptueux, dont les sujets sont empruntés à la mythologie gréco-latine. Mais, parallèlement à son œuvre poétique, parce qu'il est préoccupé avant tout de sciences et de philosophie, et peut-être dans le désir de devenir le plus grand des néo-platoniciens français, Pontus de Tyard publie, de 1552 à 1558, plusieurs dialogues en prose, parus d'abord séparément sous le voile de l'anonymat, mais réunis plus tard par l'auteur sous le titre général de Discours philosophiques (1587). Ces écrits, d'un esprit vigoureux et cultivé, où le prosateur se montre bien supérieur au poète, traitent respectivement de l'inspiration poétique (sorte de « fureur » divine) ; de la musique ; du temps et du calendrier ; de la divination et de l'astrologie ; de la nature du monde et de l'univers enfin — ce dernier discours constituant un véritable hymne à la science.

Nommé en 1553 protonotaire apostolique, Pontus de Tyard mena pendant plusieurs années une vie solitaire, consacrée à l'érudition et à la méditation, dans son château de Bissy en Bourgogne. Ce n'est que vers 1570 qu'il revint à la poésie ; à l'occasion d'un voyage à Paris, il a été accueilli comme un admirable précurseur par les néo-pétrarquistes qui fréquentent le salon de la maréchale de Retz. Il dédia à cette « docte et vertueuse damoiselle » l'ensemble de ses Œuvres poétiques (1573), qu'il a augmentées sous son influence d'un certain nombre de pièces amoureuses et galantes.

Mais c'est[...]

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  • PLÉIADE

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