POP MUSIC
La rock music dans les années 1980
Les années 1980 se caractérisent par un ballet incessant des modes et des genres qui durent quelques mois avant d'être remplacés par d'autres, plus extravagants et tout aussi éphémères. Si, après le punk, la rock music connut une succession de phases novo, post-punk, puis froideet high tech, ou encore techno-pop, minimaliste, elle n'en continue pas moins à élargir son audience, à conquérir le monde. Les Japonais, les Australiens, les Européens (Allemands et même Français) produisent maintenant des groupes dont la carrière peut prétendre être internationale. Et, même si les morts d'Elvis Presley (août 1977) et de John Lennon (déc. 1980) furent des pertes cruelles et irremplaçables pour une musique encore jeune, anciens et modernes cohabitent pour que chacun trouve sa propre rock music.
Servie par une technologie d'instrumentation, d'enregistrement, de reproduction et de diffusion en permanents dépassements perfectionnistes, annexant la vidéo, se liant au cinéma, rassemblant des foules immenses à ses concerts, la rock music est devenue un phénomène universel et quotidien. Touchant tous les continents, fédérant toutes les musiques, mondialisant le succès et la mode, elle atteint une sorte de stade suprême de cette saga commencée quatre décennies plus tôt dans le sud des États-Unis. Un triomphe peut-être trompeur, mais qui présente de multiples paradoxes : le disque, si abouti, est désacralisé, malmené, dévalué ; l'image menace l'imaginaire ; la fusion entraîne la confusion ; l'universel est l'apanage d'une poignée d'élus, les autres s'éparpillant en une infinité de chapelles, de subdivisions génériques, allant parfois jusqu'à l'hermétisme et la clandestinité pour protéger leur personnalité ; le grand marketing a éteint la fonction rebelle. Mais voici que les superstars qui se sont vendues au monde se remettent en tête de le changer, ou tout au moins de le soigner ; après que l'avant-garde, la science-fiction musicale d'hier, est passée dans les hit-parades, on redécouvre les joies simples sur six cordes de guitare. La rock music chercherait-elle un havre ?
Les années 1980 poursuivent l'élan de la grande rupture punk-new wave qui a secoué un establishment rock ronronnant et fait place aux talents neufs. La consécration internationale vient à la rencontre de ces nouvelles personnalités américaines (Blondie, Talking Heads), britanniques (The Clash, The Stranglers, The Elvis Costello, Joe Jackson, Dire Straits) ou mixtes (The Police, The Pretenders). La musique est ainsi ravivée dans un sens d'urgence, de concision, de chansons structurées réhabilitant le format du 45-tours. Ce dernier, dont les adolescents constituent la clientèle de base, devient le vecteur d'une nouvelle révolution pop, partant de Grande-Bretagne à la conquête du monde via les États-Unis.
Cette révolution commence très précisément en juillet 1982 : un groupe anglais jusque-là plutôt catalogué dans les sphères avancées de la froide musique synthétique, The Human League, se classe numéro un aux États-Unis avec Don't You Want Me, une chanson qui fait bénéficier la danse de tout l'apport des nouvelles sonorités « technologiques ». Le techno-pop made in England envahit l'Amérique et engendre de nouveaux héros : les androgynes Boy George (Culture Club) et Annie Lennox (Eurythmics), Duran Duran, Wham ! (avec George Michael). Ce mouvement est amplifié, voire installé, grâce à un nouveau médium, le vidéoclip, mise en images d'une chanson, dont l'abondante programmation sur une chaîne de télévision musicale comme M.T.V. est gage de succès à la manière des « matraquages » radiophoniques de jadis. Mais à une échelle à la fois bien plus massive et plus sélective.
La spirale[...]
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Écrit par
- Paul ALESSANDRINI : journaliste indépendant, spécialiste de musique moderne, auteur et réalisateur de télévision
- Gérard JOURD'HUI : metteur en scène, scénariste, producteur
- Philippe JUGÉ : licencié de sociologie, journaliste, directeur de Magic Éditions, Paris
- Christian LEBRUN
: ancien rédacteur en chef du mensuel
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Médias
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