PORTUGAL
Nom officiel | République portugaise (PT) |
Chef de l'État | Marcelo Rebelo de Sousa (depuis le 9 mars 2016) |
Chef du gouvernement | Luís Montenegro (depuis le 2 avril 2024) |
Capitale | Lisbonne |
Langue officielle | Portugais |
Unité monétaire | Euro (EUR) |
Population (estim.) |
10 578 000 (2024) |
Superficie |
92 225 km²
|
Langue
La langue
À l'exception du basque, tous les idiomes actuellement pratiqués dans la péninsule Ibérique sont d'origine latine. La différenciation remonte probablement au moment même de la romanisation, close en 19 avant J.-C., laquelle, partant de centres différents, a dû être représentée par divers usages latins. Les substrats linguistiques sur lesquels s'est implanté le latin ainsi que, plus tard, les invasions barbares et arabes avant les mouvements de reconquête chrétienne ont influé sur la formation des langues. Enfin, l'établissement des frontières politiques a créé des conditions socioculturelles favorables à leur développement indépendant.
Formation
Le mouvement galicien-portugais de reconquête chrétienne a joué un rôle très important dans la diffusion et la formation de la langue portugaise. C'est par ce mouvement, en effet, qu'a été répandue toute une série de traits linguistiques particuliers au nord-ouest de la Péninsule, qu'il s'agisse de traits innovateurs tels que la perte des -l-et -n-intervocaliques (ex. latin malu-> port. [portugais] mau « mauvais », latin luna > anc. port. [ancien portugais] lũa > port. lua « lune ») ou l'évolution des groupes consonantiques latins pl-, fl-, cl-, jusqu'à l'affriquée /ĉ/, plus tard réduite dans le portugais courant à la chuintante /š/ (ex. planu-> chão « plancher », flamma-> chama « flamme », clamare > chamar « appeler »), ou au contraire de traits conservateurs, notamment sur le plan lexical, tels que le maintien d'árvore « arbre » comme féminin ou la conservation de formes qui ailleurs se sont perdues (ex. atriu-> port. adro « parvis », culmu-> port. colmo « chaume », dominare > galic. domear « dominer », etc.). En outre, des recherches ethnolinguistiques ont démontré que le mouvement de reconquête chrétienne a également répandu progressivement dans le centre et le midi du pays des types d'araires d'origine septentrionale et certains mots issus de la même région. On sait cependant que le portugais, tel qu'il se présente après la reconquête chrétienne, n'est pas entièrement, ni même de façon prédominante, une langue d'origine septentrionale : on y trouve des traits propres aux idiomes du Centre et du Midi.
L'évolution du latin au portugais ayant été bien moins importante que celle qui a abouti au français, un Portugais d'aujourd'hui trouve beaucoup moins de difficultés à lire l'ancien portugais qu'un lecteur français confronté avec la langue de ses ancêtres. Non qu'il n'y ait pas eu d'évolution : en effet entre les premiers textes connus et ceux qui datent de la fin du Moyen Âge on constate toute une série d'emprunts, d'innovations et de développements internes qui ont façonné la langue et l'ont rendue progressivement plus apte à communiquer des messages de plus en plus élaborés. Grâce à l'activité culturelle de certains couvents, puis du Studium generale fondé en 1288 ou 1289, le latin a fourni au portugais de nombreux modèles, aussi bien d'ordre lexical que d'ordre syntaxique. L'influence des troubadours et de certains ordres monastiques se traduit dans des emprunts lexicaux au provençal et au français (ex. cor < prov. cor ; cós < prov. cors ; tenção < prov. tençon ; refrã < prov. refranh ; trova, trovar < prov. troba, trobar ; jogral, jograr < prov. joglar ; fraire, freire < prov. fraire ; monge < prov. monge ; vianda < prov. vianda ; manjar < fr. manger ; virgeu < prov. vergier ou fr. verger ; fol, folia < fr. fol, folie ; dama < fr. dame ; le suffixe -age, auquel correspondait déjà -ádego, < fr. -age, etc.).
Phonologie
Le phonétisme portugais se trouve dominé par un fort accent d'intensité, qui peut tomber[...]
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Écrit par
- Roger BISMUT : agrégé de lettres, docteur ès lettres, professeur de langue et littérature portugaises et brésiliennes à l'Université catholique de Louvain (Belgique)
- Cristina CLIMACO : docteure en histoire, maître de conférences au laboratoire d'études romanes de l'université de Paris-VIII
- Michel DRAIN : agrégé de géographie, docteur d'État, directeur de recherche émérite au C.N.R.S.
- José-Augusto FRANÇA : professeur à l'université nouvelle de Lisbonne
- Michel LABAN : professeur de portugais à l'université de Paris-III-Sorbonne nouvelle
- Jorge MORAÏS-BARBOSA : professeur à la faculté des lettres de l'université de Lourenço Marques
- Eduardo PRADO COELHO : professeur à l'université nouvelle de Lisbonne
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
Classification
Médias
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