PRA PIM
Terme qui désigne, en Thaïlande, les Saintes Empreintes (braḥ bimba : Sainte Image). Propres au bouddhisme, les Saintes Empreintes ne sont pas particulières à la Thaïlande, mais elles y ont joué un rôle considérable dès l'indianisation de la contrée. Ce sont des images pieuses, de dimensions parfois fort modestes, toujours aisément transportables, obtenues par moulage ou estampage, réalisées le plus souvent en terre cuite ou crue, mais aussi en métal (bronze, étain, or, argent). Actuellement, leur rôle est essentiellement celui d'amulettes, encore que nombre de Pra Pim continuent à attester, comme à l'origine en Inde, la visite de lieux saints importants (la plupart possèdent un Pra Pim particulier) ; on honore de nouvelles fondations par l'enfouissement de quantités, souvent considérables, de Saintes Empreintes dans la maçonnerie des stūpa et des prang en construction (pratique particulièrement bien attestée dans la période d'Ayuthya).
Avec une infinité de types divers dont l'importance est de premier plan pour l'étude de l'iconographie bouddhique durant plus de quinze siècles, les Pra Pim sont généralement classés en six groupes principaux (G. Cœdès, « Tablettes votives bouddhiques du Siam », in Études asiatiques, t. I, Paris, 1925) : cinq correspondent approximativement aux grandes périodes historiques ; le sixième regroupe des images minuscules, appartenant à toutes les époques, plus spécialement utilisées comme amulettes. Les groupes II (art de Śrīvijaya) et III (art de Lopburi) sont essentiellement mahāyāniques et comportent à l'occasion l'image de Bodhisattva et de panthéons plus ou moins compliqués. Les autres groupes représentent le Buddha historique et les principaux épisodes de sa carrière (I : Dvāravatī ; IV : Sukhothai et Lan Na ; V : Ayuthya), les Buddha du passé (IV, V). Les Pra Pim inscrits (surtout groupes I et II) fournissent des renseignements précieux pour l'étude de périodes pour lesquelles on possède très peu de documents historiques (expansion de la culture mône, orientation sectaire, influence de Śrīvijaya dans la Thaïlande centrale et orientale).
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Écrit par
- Jean BOISSELIER : professeur émérite des universités (Paris-III), ancien membre de l'École française d'Extrême-Orient
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