PRÉBENDE
Ensemble de biens et de revenus destinés à l'entretien d'un chanoine séculier. Lorsque les clercs vivant autour de l'évêque abandonnent, à l'époque carolingienne, la vie communautaire, il faut procéder à un partage des biens de l'Église, dont les uns et les autres ont jusque-là vécu. On constitue pour l'évêque une « mense » (mensa, la table) épiscopale, et pour le chapitre, c'est-à-dire pour les clercs de la cathédrale, une mense capitulaire. La division de celle-ci entre les chanoines crée la prébende individuelle. Tout clerc de la cathédrale a sa prébende. La générosité des fidèles comblant les ordres nouvellement fondés plutôt que les vieilles églises diocésaines, les prébendes sont, en certains cas, sévèrement touchées par la dévaluation des revenus monétaires. À partir du xiie siècle, on doit les compléter en unissant, en faveur des chanoines, des bénéfices paroissiaux et des chapellenies aux prébendes canoniales ; une partie des revenus de ces bénéfices est prélevée pour former, à l'intention du desservant réel, une portion congrue, c'est-à-dire une part suffisante. À partir du xive siècle, la prébende est surtout un moyen de rémunération des services et des fidélités, à la disposition de tous ceux qui, canoniquement ou par abus, peuvent en disposer. Les clercs de l'entourage des princes, comme ceux de la curie romaine, cumulent, parmi des bénéfices de tout rang, des prébendes de plusieurs églises cathédrales. On attribue des prébendes à des clercs qui ne sont pas chanoines ; à l'époque moderne, des laïcs en obtiennent. Il y a, en revanche, des chanoines surnuméraires, qui n'ont que le titre.
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Écrit par
- Jean FAVIER : membre de l'Institut, directeur général des Archives de France
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