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PRÉCOLOMBIENS Amérique du Nord et Arctique

L'état des connaissances

Les grandes phases du Paléoaméricain (Paléoindien)

Canada préhistorique: extension des calottes glacières et sites paléo-indiens - crédits : Encyclopædia Universalis France

Canada préhistorique: extension des calottes glacières et sites paléo-indiens

Dans la mesure où il prend la succession du terme Paléoindien, le Paléoaméricain regroupe des formations archéologiques antérieures à 8000 B.P., dont les principales sont le Clovisien, le Folsomien et le Planoïen, ainsi que les variantes régionales du Désert occidental américain et de l'horizon des pointes de Dalton, dans les Prairies méridionales. Les marqueurs archéologiques de ces formations sont avant tout des pointes, dotées de cannelures basales pour les deux premières périodes, et sans cannelure pour le Planoïen. Elles apparaissent seulement pendant une période relativement brève à l'échelle de la préhistoire (moins de 4 000 ans). Mais ces quatre millénaires correspondent aux importantes transformations climatiques et écologiques de la transition Pléistocène-Holocène (autour de 10 000 B.P.), qui ont permis à ces chasseurs de remonter jusqu'en Alaska, à mesure que les glaciers régressaient. La réputation des chasseurs de gros gibier (le mammouth étant le plus spectaculaire), bien attestée dans les Plaines et au sud, a occulté la diversité de leurs modes de subsistance. Dans l'est de l'Amérique du Nord et dans le Subarctique, les Paléoaméricains ont surtout chassé le caribou et le cerf, puis, dans le nord-est, ils se sont adaptés aux ressources maritimes. Dans l'ouest, en particulier dans le Grand Bassin, la « culture du Désert », qui apparaît selon les régions entre 10 000 et 8000 B.P., est contemporaine du Paléoaméricain inférieur, mais attribuée à l'Archaïque.

L'invention et la brève utilisation de la cannelure basale

Les pointes de Clovis et de Folsom, ainsi que les variantes du Désert occidental et de Dalton, présentent à leur base et sur leurs deux faces un ou plusieurs enlèvements longitudinaux formant une cannelure. La technique de la cannelure basale, qui requiert une grande maîtrise de la taille de la pierre par pression, apparaît jusqu'à maintenant comme une invention exclusive des Paléoaméricains. Elle était sans doute principalement destinée à mieux assurer la fixation de la pointe à l'extrémité de la hampe. Il est étonnant de constater que cette technique s'est répandue jusqu'en Amérique du Sud sur divers types de pointes, mais seulement pendant une très brève période. En effet, elle disparaît en Amérique du Nord avec le Folsomien, soit après moins de 1 500 ans, et à peine plus tard en Amérique du Sud.

Le Clovisien, ou Paléoaméricain inférieur

À la toute fin du xxe siècle, les progrès dans la précision et la fiabilité de la radiochronologie ont permis de resserrer la chronologie de ces formations en ne conservant que les datations dont le contexte archéologique est bien établi. Le Clovisien, considéré par les partisans d'une chronologie courte comme la plus ancienne formation archéologique de la préhistoire nord-américaine, semble apparaître brusquement à partir de 11 500-11 200 B.P., donc quelques siècles plus tard qu'on ne le pensait jusqu'alors ; par ailleurs, il ne se manifesterait que pendant quelques siècles, jusque vers 10 900 B.P. Les pointes de Clovis, outre leurs cannelures basales, sont délicatement taillées par des enlèvements réguliers et parallèles dans des pierres siliceuses très fines, aux couleurs souvent superbes. Lorsque l'origine de la matière première peut être identifiée, elle témoigne du fait que les Clovisiens constituaient des bandes très mobiles, leurs pointes ayant été trouvées à une distance allant jusqu'à plus de mille kilomètres de la carrière d'où la roche avait été extraite. Ils se répandirent d'un côté jusqu'en Amérique centrale et de l'autre jusqu'en Alaska, au cours d'une phase climatique instable, mais de plus en plus sèche. Ils privilégiaient les éminences d'où ils pouvaient guetter le gibier, les confluents de rivières et les gués vers[...]

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Écrit par

  • : docteur d'État de l'université de Paris-I-Sorbonne, archéologue, professeur honoraire au département des sciences de la Terre et de l'atmosphère, université du Québec à Montréal

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Médias

Pointes lancéolées à cannelures - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pointes lancéolées à cannelures

Pointes lancéolées sans pédoncule - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pointes lancéolées sans pédoncule

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