PRÉDATION
L'envers de la prédation
Les animaux utilisent des moyens variés pour échapper à leurs ennemis. Au premier rang de ces moyens figure évidemment l' homochromie, par laquelle l'animal se confond avec le substrat, bien que la même méthode puisse être employée par le prédateur, comme il a été dit plus haut, pour atteindre plus sûrement sa proie. L'avantage retiré de l'homochromie paraît maintenant bien démontré, après des controverses infinies ; un point singulier, toutefois, est l'extraordinaire perfection des dispositifs d'homochromie qui semble dépasser son but : en effet, une protection très suffisante est constituée par l'immobilité jointe à une couleur ressemblant d'assez près au substrat. Pour quelle raison, néanmoins, existe-t-il des homochromies si parfaites, c'est ce que le néodarwinisme essaie d'expliquer à l'aide souvent d'acrobaties dialectiques peu convaincantes.
Pour le reste, on peut remarquer que, chez les animaux supérieurs, la défense contre les prédateurs est dans presque tous les cas passive : il est rare que les animaux attaquent le prédateur. Ou bien, comme chez les bisons, les grands mâles forment un cercle qui fait face aux loups pendant que les femelles et les petits sont bien protégés au milieu du cercle ; ou bien tout le monde a recours à la fuite. Divers oiseaux unissent leurs efforts pour attaquer un gros prédateur, mais ce n'est nullement général.
En définitive, la prédation, surtout lorsqu'elle implique coopération, présente à l'observateur des phénomènes extrêmement compliqués et variés, certains mettant en cause les niveaux les plus élevés du psychisme. Dans certains cas, les techniques paraissent optimisées comme le veulent les sociobiologistes ; dans beaucoup d'autres, nos connaissances sont encore trop rudimentaires pour que l'on puisse en décider.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Rémy CHAUVIN : professeur titulaire à l'université René-Descartes-Sorbonne
Classification
Média
Autres références
-
ANIMAUX MODES D'ALIMENTATION DES
- Écrit par René LAFONT et Martine MAÏBECHE
- 4 312 mots
La majorité des animaux carnivores (qu'il ne faut pas confondre avec le taxon des Carnivores) sont des carnassiers prédateurs : la masse alimentaire est mobile et il y a nécessité de capturer la proie avant ingestion, avec des organes spécialisés (pouvant déverser des venins toxiques) et... -
ARACHNIDES
- Écrit par Christine ROLLARD
- 3 671 mots
- 12 médias
Les arachnides sont des organismes carnivores, la plupart insectivores. Les proies sont capturées à l’aide des chélicères et des pédipalpes, selon des techniques de chasse très diversifiées, qu’elles soient actives ou passives, en utilisant ou non des pièges. Leur digestion est partiellement... -
ARAIGNÉES ou ARANÉIDES
- Écrit par Christine ROLLARD
- 5 386 mots
- 7 médias
Les araignées sont des animaux carnivores. Elles ne se nourrissent que de proies vivantes. Leurs comportements de prédation sont diversifiés ainsi que les moyens utilisés. Il existe de nombreuses stratégies de capture, avec ou sans piège. Les modes de chasse et la structure de l'habitat conditionnent... -
BIOCÉNOSES
- Écrit par Paul DUVIGNEAUD , Maxime LAMOTTE , Didier LAVERGNE et Jean-Marie PÉRÈS
- 9 774 mots
- 8 médias
...les chaînes alimentaires, qu'il vaut mieux d'ailleurs appeler réseaux trophiques, car les interrelations y sont innombrables. De fait, un prédateur capture souvent des proies très diverses qui varient par surcroît au cours de sa vie, et inversement un animal ou une plante peuvent être victimes... - Afficher les 21 références