PREMIER TEST DE LA RELATIVITÉ GÉNÉRALE AUTOUR D'UN TROU NOIR SUPERMASSIF
Quatre télescopes forment en simultané une image d’extrême finesse
Dès la fin des années 1990, grâce au Very Large Telescope (VLT), observatoire européen installé au Chili, la trajectoire de S2 a été suivie sur des images déjà fort précises, obtenues avec l’un des télescopes (UT4, surnommé Yepun) équipé d’une optique adaptative (instrument nommé NACO), qui permet d’atteindre une résolution de 60 millisecondes d’arc dans l’infrarouge. Pour améliorer encore la précision des mesures, un projet extrêmement ambitieux, appelé Gravity, a été conçu en 2005 – il s’agit d’une coopération entre l’équipe de Reinhard Genzel, l’équipe française (des observatoires de Paris et de Grenoble) conduite par Guy Perrin, l’université de Cologne et quelques autres – afin de mieux localiser S2. Aboutissant en 2018, ce projet est fondé sur le mode interférométrique du VLT, appelé VLTI, qui utilise simultanément la lumière reçue des quatre télescopes géants de 8,2 mètres de diamètre. En recombinant de façon cohérente – c’est-à-dire en préservant leurs phases relatives – ces quatre faisceaux de lumière dans un instrument spécialisé, on obtient une finesse d’image exceptionnelle, équivalente à celle que donnerait un télescope de 130 mètres de diamètre. Cela suppose d’affecter à ce programme, pendant de nombreuses nuits, une fraction importante du temps des quatre télescopes principaux du VLT, une décision difficile à prendre, mais adoptée par l’ESO (European Southern Observatory) devant l’enjeu majeur de physique fondamentale auquel le projet s’est proposé de répondre.
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Écrit par
- Pierre LÉNA : professeur émérite de l'université Paris-VII-Denis-Diderot, membre de l'Académie des sciences
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Médias