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TRAINS À GRANDE VITESSE

En 1958, après deux années d'études, les Japanese National Railways (J.N.R.) furent autorisés à entreprendre la construction d'une nouvelle ligne destinée à soulager l'ancien axe Tōkyō-Ōsaka (le Tōkaidō) arrivé à saturation. Établie pour partie en viaduc en raison de l'urbanisation effrénée et des crues de la saison des pluies, celle-ci était plus courte que son aînée : 515 kilomètres contre 550. Inaugurée le 1er octobre 1964, quelques jours avant l'ouverture des jeux Olympiques de Tōkyō, cette nouvelle ligne se caractérisait par son écartement standard de 1,435 mètre – contrairement à l'écartement de 1,067 mètre qui prévalait dans l'île – et surtout par sa capacité aux grandes vitesses : 210 kilomètres par heure maximum en service commercial, mais un record à 256 kilomètres par heure avait été établi lors d'essais le 30 mars 1963.

Shinkansen, train à grande vitesse - crédits : Paul Almasy/ Corbis/ VCG/ Getty Images

Shinkansen, train à grande vitesse

Avec les trains à grande vitesse ou Shinkansen, le trajet Tōkyō-Ōsaka était désormais couvert en 4 (super-express Hikari) ou 5 heures (express Kodama), durées abaissées un an plus tard à 3 h 10 min et 4 heures (contre 6 h 30 min par l'ancienne ligne). Le succès de cette ligne ne s'est depuis jamais démenti : aujourd'hui 323 trains transportent chaque jour quelque 391 000 voyageurs (60 trains pour 61 000 voyageurs par jour en 1964) à la vitesse de 270 kilomètres par heure pour les plus performants (rames des séries 700 et N700, inaugurées respectivement en 1999 et 2007). Le trajet Tōkyō-Ōsaka est désormais couvert en 2 h 25 min dans le meilleur des cas.

Il a fallu attendre 1981 pour qu'un autre pays, la France, entre de plain-pied dans le monde de la grande vitesse ferroviaire avec l'inauguration de la partie sud de la L.G.V. (ligne à grande vitesse) Paris-Lyon, ouverte dans son intégralité en 1983. La distance entre les deux villes est alors parcourue en 2 heures à 270 kilomètres par heure contre 3 h 45 min par l'ancien itinéraire.

Berceau de la grande vitesse ferroviaire, le Japon compte aujourd'hui 2 664 kilomètres de lignes à grande vitesse (et 782 en cours de construction) répartis entre les six compagnies issues de la privatisation des J.N.R. en 1987 (dont la Central Japan Railway Company – connue aussi sous le nom de JR Central – qui exploite la Tōkaidō Shinkansen). Les vitesses maximales en service commercial s'échelonnent, selon les lignes, de 240 à 320 kilomètres par heure. Le record absolu de vitesse pour ce pays a été porté à 443 kilomètres par heure le 26 juillet 1996 par la rame expérimentale 300X du JR Central. Pour la France, le T.G.V. a atteint une vitesse record de 574,8 kilomètres par heure en 2007.

Confronté à une forte concurrence, le Japon peine à exporter sa technologie (une seule réalisation, à Taïwan, en 2007), mais ne renonce pas. JR Central développe notamment le N700-I Bullet, une rame exclusivement dédiée à l'international dévoilée en 2009 et dont la promotion est assurée par l'U.S.-Japan High-Speed Rail, société née de l'association du JR Central et d'un groupe financier américain. Le Japon travaille également depuis le début des années 1960 sur le « Maglev » (de l'anglais magnetic levitation), train à lévitation magnétique qui a atteint la vitesse de 581 kilomètres par heure le 2 décembre 2003.

— Bruno CARRIÈRE

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Shinkansen, train à grande vitesse - crédits : Paul Almasy/ Corbis/ VCG/ Getty Images

Shinkansen, train à grande vitesse

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