PREMIER TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS

Le 27 septembre 1825, un train composé d’une locomotive à vapeur et de 32 wagons emporte près de 450 personnes de la ville minière de Darlington au port de Stockton-on-Tees, au nord-est de l’Angleterre. D’une longueur de quelque 40 kilomètres, cette première ligne conjuguant la traction à vapeur, les rails en acier forgé et le transport de voyageurs ouvre la voie aux chemins de fer modernes.

La voie ferrée et la vapeur face aux canaux et aux chevaux

Au début du xix^e siècle, en Angleterre, la demande en charbon est en croissance constante, tant pour le chauffage des logements urbains que pour les besoins de l’industrie. Le bassin minier du comté de Durham est l’un des plus riches du Royaume-Uni, mais il manque d’un moyen de transport efficace pour expédier ses ressources vers l’extérieur, et notamment vers le port maritime de Stockton, d’où le minerai pourra être transporté par bateau vers le sud-est de l’Angleterre, et notamment jusqu’à Londres. Au départ, le choix entre le creusement d’un canal et l’établissement d’une ligne de chemin de fer fait l’objet d’âpres discussions. C’est un marchand de laine de Darlington, Edward Pease (1767-1858), qui parvient à convaincre les autorités et les financeurs locaux des avantages, en temps comme en investissement, du chemin de fer sur la voie navigable. Le projet est lancé en 1817, la Stockton & Darlington Company est créée et le tracé dessiné. La nouvelle infrastructure exigeant une autorisation officielle, un projet de loi est déposé puis adopté par le Parlement en avril 1821.

Edward Pease imagine, au départ, que les convois de wagons seront tirés par des chevaux, mais l’ingénieur George Stephenson (1781-1848), qui a connaissance du projet, le contacte et parvient à le convaincre de se tourner vers la locomotion à vapeur, que Stephenson a déjà mise en œuvre depuis quelques années pour le chemin de fer de la mine de charbon de Killingworth, près de Newcastle-upon-Tyne, à 70 kilomètres de Darlington. Le passage à une traction à vapeur demandant une révision du tracé, une nouvelle loi est adoptée par le Parlement en 1823.