PREMIER TRANSPORT FERROVIAIRE DE VOYAGEURS
Des innovations majeures
Cette ligne est aussi considérée comme le point de départ du chemin de fer moderne en raison de l’utilisation de rails en fer forgé de 5,50 mètres de longueur, plus résistants aux efforts – très importants en ce qui concerne l’exploitation des trains miniers – que les anciens rails en fonte longs de 1,30 mètre, utilisés dans les mines. L’écartement adopté par Stephenson pour cette nouvelle voie est de 4 pieds 8 pouces (1 422 mm), le même que celui qu’il installe dans les mines. Il le portera, cinq ans plus tard, à 4 pieds 8,5 pouces (soit 1 435 mm) dans la future ligne régulière de voyageurs entre Liverpool et Manchester. Ce nouvel écartement deviendra le standard international, toujours en usage au xxie siècle.
Le tracé est assez sinueux, pour suivre le plus possible les courbes de niveau et ainsi éviter les pentes trop fortes. Deux ponts sont construits pour franchir des rivières : un pont maçonné à Darlington sur la Skerne et un pont de fonte sur la Gaunless, conçu par George Stephenson.
Pour la traction des trains sur la nouvelle ligne Stockton-Darlington, George Stephenson lance, dans ses ateliers de Newcastle-upon-Tyne, la fabrication de trois locomotives de type Locomotion, pesant 8 tonnes chacune, le même type de machines qu’il a mis au point pour les mines de Killingworth. Les deux essieux sont mus par des cylindres placés verticalement et la vapeur est produite par le chauffage de l’eau dans un gros tube passant au centre de la chaudière. Ce 27 septembre 1825, jour de l’inauguration, la locomotive est conduite par George Stephenson lui-même, installé sur une modeste plate-forme aménagée sur le côté de la machine. Un cavalier ouvrira la voie pour écarter les curieux et éviter tout accident : si la vitesse moyenne du convoi reste de l’ordre de 10 km/h, elle peut toutefois atteindre 24 km/h. Il n’y a alors, au milieu du train, qu’un seul wagon construit spécialement pour accueillir des voyageurs, mais les autres passagers – invités, ouvriers et curieux – prennent place dans les wagons à charbon.
Initialement, personne n’avait imaginé que la ligne pourrait transporter autre chose que du charbon, du matériel et des denrées. Le succès remporté par le nouveau mode de transport auprès de la population constitua une grande surprise et les profits qu’en tirèrent les exploitants se révélèrent bénéfiques au-delà de toutes leurs espérances.
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Écrit par
- Bruno JACOMY : conservateur en chef honoraire du patrimoine
Classification
Média