PREMIERS HOMMES SUR LA LUNE
Le 25 mai 1961, le président des États-Unis John Fitzgerald Kennedy lance aux Soviétiques – qui jusqu'alors ont affirmé leur domination en matière spatiale – mais aussi à la nation américaine tout entière, un gigantesque défi : dans un discours au Congrès, il déclare que « cette nation doit se fixer pour objectif de faire atterrir un homme sur la Lune et de le ramener sain et sauf sur la Terre avant la fin de cette décennie ». C'est l'avènement du programme Apollo, qui va mobiliser tout le pays et auquel 25 milliards de dollars de l'époque vont être consacrés. Le plus grand problème à résoudre sera celui du lanceur ; ce sera la fusée Saturn V, qui dépasse par son gigantisme tous les lanceurs jusqu'alors réalisés : une hauteur de 110 mètres, une masse au décollage de 2 900 tonnes, une capacité d'emport sur orbite basse de 130 tonnes et une poussée unitaire de chacun des cinq moteurs F-1 du premier étage de 750 tonnes. Après huit années d'effort, la mission Apollo-11 quitte Cape Canaveral le 16 juillet 1969. Elle emporte vers la Lune Neil A. Armstrong, commandant de la mission, Michael Collins, pilote du module de commande Columbia, et Buzz Aldrin, pilote du module lunaire Eagle. Quatre jours plus tard, le 20 juillet à 21 h 17 min 43 s (heure française), Eagle se pose sur le sol lunaire, dans la mer de la Tranquillité. Le 21 juillet à 3 h 56 min 15 s (heure française ; 2 h 56 min 15 s GMT mais le 20 juillet à 21 h 56 min 15 s pour l'est des États-Unis), Armstrong devient le premier homme à poser le pied sur la Lune. Aldrin le rejoint un quart d'heure plus tard. Pendant cent cinquante et une minutes, ils restent sur le sol lunaire sans s'éloigner de plus d'une vingtaine de mètres d'Eagle. Ils déploient un réflecteur laser destiné à mesurer la distance Terre-Lune, un sismomètre et un dispositif de détection des particules du vent solaire. Ils recueillent également 21,7 kilogrammes de roches lunaires.
Une page de l'histoire de l'humanité vient de se tourner. Les États-Unis, en compétition avec l'URSS depuis 1957 dans l'espace, ont effacé les affronts de Spoutnik-1 et de Gagarine.
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Écrit par
- Jacques VILLAIN : membre de l'Académie de l'air et de l'espace et de l'International Academy of Astronautics, ancien président de l'Institut français d'histoire de l'espace
Classification
Média