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PRÉPOSITION

On appelle « préposition » une des parties du discours, invariable et toujours liée à un syntagme qu'elle régit et précède immédiatement (c'est le cas le plus général et le terme même de pré-position l'atteste), qu'elle peut suivre (certains lui réservent alors la dénomination de postposition : en allemand, meiner Meinung nach, « d'après moi » ; en latin, exempli gratia, « par exemple »), ou dont elle peut même être détachée (en anglais, The man I talk about, « L'homme dont je parle »). Du point de vue lexical, il est généralement aisé de dresser l'inventaire de la classe des prépositions, étant donné le petit nombre de relations sémantiques primitives ou dérivées que celles-ci expriment, de telle sorte que la grammaire traditionnelle, fondée en grande partie sur l'analyse des rapports logiques présidant à l'organisation de l'énoncé, répertorie les valeurs des groupes circonstants en fonction de la préposition qui les régit. Cela ne va pas sans soulever certaines objections de la part d'une linguistique formelle : quel avantage l'analyse retire-t-elle d'un sens déjà postulé, étant donné que la polysémie de la préposition (qu'on pense à la multiplicité des acceptions de « à », de « pour », de « de », etc.) est fonction la plupart du temps des traits lexicaux contenus dans le syntagme régi ? Un cas intéressant se présente lorsque l'on rencontre précisément le degré zéro de la préposition : un énoncé tel que « Il chante le matin » ne peut, dans la pratique, être désambiguïsé que par référence aux différentes constructions possibles du verbe régissant (dans cet exemple, « chanter » peut être transitif ou non). Aussi les procédures linguistiques sont-elles toujours plus enclines à parler de syntagme prépositionnel en général, ou même de syntagme adverbial lorsque le groupe considéré peut commuter avec un adverbe (il n'y a aucune différence de structure syntaxique, en effet, entre « rapidement » et « de toute la vitesse de ses jambes »), que de complément de lieu, de manière, etc. La préposition acquiert alors un statut de démarcatif entre les groupes qu'elle met en rapport : on a, par suite, intérêt à distinguer des syntagmes prépositionnels dont l'ordre est assigné tels que l'adnominal (« un vase de Chine ») et ceux qui jouissent d'une certaine autonomie dans l'énoncé (« À midi il reviendra/Il reviendra à midi ») ; dans certains cas, la superposition des deux structures peut donner lieu à des ambiguïtés (« Il m'a rapporté un vase de Chine »).

C'est l'une des raisons pour lesquelles la grammaire générative et transformationnelle considère la préposition comme le résultat, en surface, d'une série d'opérations complexes qui affectent la profondeur de la structure : ainsi s'explique que des syntagmes tels que « Il a acheté un livre à son voisin » laissent indécidable la question de savoir si le livre a été acheté pour ou auprès de ; il en va de même de « Il travaille pour ses enfants » (dans l'intérêt de/à la place de/en étant rémunéré par). On en vient assez vite à préciser que la préposition représente dans l'énoncé terminal l'image d'une prédication sous-jacente se composant avec la matrice de la phrase simple. L'exemple le plus éclairant est, de ce point de vue, la polysémie de « de » : outre la symétrie de « la crainte des ennemis » (les ennemis craignent/les ennemis sont craints), on peut relever l'emploi dit appositionnel (« la ville de Paris », « un coquin de laquais ») qui comporte la même réversibilité (la ville qui est Paris, un laquais qui est un coquin), qu'il faut selon toute vraisemblance imputer à une copule (être) transformée en surface. On peut noter, pour finir, le caractère hétéroclite de la classe des prépositions ; leur origine est diverse, du point[...]

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  • ABLATIF

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    • 359 mots

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