PRESSE Les différentes formes de presse
En 2014 , la presse papier en France était diffusée à 4,33 milliards d'exemplaires répartis entre 4 234 titres. Pour être exhaustif, il faudrait ajouter l'audience de près de 40 000 autres publications (journaux d'entreprises, lettres confidentielles, etc.), mais, en raison de sa grande diffusion et de l'importance de son chiffre d'affaires, c'est seulement la première catégorie de titres, c'est-à-dire la « presse éditeur », qui sera privilégiée ici. Selon le ministère de la Culture et de la Communication, « l’ensemble du secteur, qui avoisinait 1 p. 100 du PIB dans les années 1970-1980, et qui se maintenait aux alentours de 0,80 p. 100 en 1990, est passé sous la barre des 0,50 p. 100 depuis 2010 et sous la barre des 0,40 p. 100 depuis 2013 (0,37 p. 100 en 2014) ». En 2011, ce marché représentait 2 515 entreprises qui regroupaient 67 417 salariés.
Mais cet ensemble plus restreint pose lui-même des problèmes de définition des différentes formes de presse tant les critères sont multiples. Le développement de la presse en ligne, qui n’utilise pas seulement des textes et des photographies, mais aussi des vidéos et des sons, vient tout d’abord remettre en cause la notion même de presse historiquement liée au papier. En l’espace de deux décennies, les modes de production de l’information et de sa consommation ont été bouleversés par les nouvelles technologies numériques et leurs utilisations. D’un côté, une nouvelle forme de presse dite « en ligne » a émergé, la plupart des supports traditionnels développant de nouvelles activités sur le numérique face à la concurrence des pure players, uniquement présents sur Internet, et devenant de facto des entreprises multimédias. De l’autre, la lecture sur Internet s’est considérablement intensifiée. Le développement de la lecture sur les téléphones mobiles ainsi que la forte réduction du nombre de points de vente de journaux devraient contribuer à accélérer ce mouvement. Un autre critère usuel de définition des formes de presse est la périodicité des titres. Des sites d’information en continu aux quotidiens imprimés, en passant par les trimestriels par exemple, les structures de production, la diffusion et les contenus sont très variables. Ainsi, les 76 quotidiens locaux et nationaux représentaient en 2011 30,6 p. 100 du nombre de salariés employés du secteur de la presse, mais seulement 4,7 p. 100 des entreprises. Ils diffusaient 2,12 milliards d'exemplaires en 2012, soit 43,5 p. 100 du total de la presse. Un autre principe de classement est la zone géographique de diffusion, c'est-à-dire essentiellement l'opposition entre la presse nationale, dont la diffusion s’effectue sur l'ensemble du territoire et qui est très généralement basée en Île-de-France, et la presse locale, couramment appelée presse quotidienne régionale (PQR), dont l'audience est limitée à une zone plus ou moins restreinte et dont le siège est situé dans une ville de grande ou moyenne taille. Les statuts des entreprises et leur appartenance ou non aux principaux groupes de presse permettent également d'appréhender leur fonctionnement, mais aussi le degré de concentration d'un ou plusieurs secteurs. Plus primordiale encore, la notion de « public » figure au nombre des critères permettant de spécifier l'audience des titres, par exemple selon les professions et catégories socioprofessionnelles, le sexe ou l'âge. Les contenus constituent aussi une articulation forte de l'espace de la presse française autour de deux pôles : généraliste ou spécialiste. Ceux-ci renvoient, d'une part, aux caractéristiques des publics (et donc aux fonctions très différentes que les groupes sociaux confèrent à la lecture des journaux, par exemple) auxquels s'adressent les titres et, d'autre part, à celles des médias et des journalistes eux-mêmes. Si c'est seulement le second aspect qui est ici traité, il est lié au premier,[...]
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Écrit par
- Dominique MARCHETTI : sociologue, directeur de recherche au CNRS
Classification
Médias
Kiosque parisien
Incamerastock/ Photononstop
Presse économique et financière
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Photographes
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