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PRÊT-À-PORTER

Le terme « prêt-à-porter » commence à être utilisé en France dans le courant des années 1950. Calqué sur le ready-to-wear américain, il se substitue au mot « confection » et désigne des articles vestimentaires produits en série, prêts à être portés.

S'inspirant des méthodes qui servent à la réalisation des uniformes militaires, la fabrication en série de vêtements de ville apparaît au xviiie siècle et prend son essor au siècle suivant, à proximité des centres urbains. La France, l'Angleterre, les États-Unis ou l'Allemagne développent, depuis le premier tiers du xixe siècle, une industrie dont les produits sont destinés à la masse et où prévaut un souci d'efficacité et de rentabilité.

En France, la confection masculine suit un rythme de développement progressif en tout point conforme à celui des autres pays industrialisés. L'histoire de la confection féminine, en revanche, demeure longtemps occultée par celle de la prestigieuse haute couture : ce secteur très créatif monopolise en effet l'attention de la presse, des acheteurs et des consommatrices jusque dans les années 1950. À partir de cette époque, la confection, devenue prêt-à-porter, s'émancipe et ose enfin affirmer sa spécificité : créer des modes pour le plus grand nombre.

Industrie de main-d'œuvre, le prêt-à-porter présente un modèle original de développement qui oscille en permanence entre flexibilité et standardisation : flexibilité pour s'adapter à la demande, standardisation pour réaliser des économies d'échelle. Soumis à un rythme saisonnier qui nécessite un effort incessant d'innovation, défini par une logique de coûts de main-d'œuvre qui détermine ses lieux de fabrication, ce secteur, marqué très tôt par la mondialisation, est particulièrement sensible aux aléas de la conjoncture économique internationale.

Aujourd'hui, les tendances de la mode sont atomisées, chacun créant son propre style. De l'ultrabasique à l'hyper-sophistication d'un produit de luxe, l'offre est pléthorique et le marché des pays matures en pleine transformation. Les comportements d'achat évoluent : ils ne semblent plus déclenchés ni par le prix, ni par l'utilité, mais par la créativité, par la capacité du produit à séduire – en somme, par des facteurs immatériels. Longtemps demeuré bien de consommation, le prêt-à-porter du troisième millénaire est en passe de devenir un bien d'agrément.

La mise en place d'un marché au XVIIIe siècle

Le prêt-à-porter, qui recouvre aujourd'hui une immense diversité de produits, emprunte ses premières méthodes de fabrication à celle des uniformes militaires. En France, l'usage de ces costumes, définis par des règlements, a commencé à se répandre au xviie siècle. À la fin du siècle suivant, un Directoire de l'habillement centralisait les commandes (environ vingt mille équipements par an) et contrôlait les fournitures, tandis que la fabrication était disséminée dans de multiples ateliers. La standardisation était née : des tailles pour les vêtements (grande, moyenne et petite), des pointures pour les chaussures, et une tendance à la simplification du costume. Selon l'historien Daniel Roche, ce costume militaire, standardisé et unificateur, qui devait être maintenu propre et en état, commença d'accoutumer une partie du peuple, et notamment les campagnards, à la consommation des choses, prémices de la constitution d'un marché.

Sous l'Ancien Régime, les vêtements civils sont rares et onéreux. Seule une fraction privilégiée de la population accède aux productions luxueuses, réalisées sur mesure, des tailleurs et des couturières, qui perpétuent le savoir-faire artisanal ainsi que la suprématie française dans le domaine des élégances. Le reste de la population – la majorité – se contente de produits[...]

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