- 1. Le paludisme : une maladie liée à un écosystème complexe
- 2. Une logique binaire du contrôle du paludisme
- 3. Se débarrasser des Plasmodiumpour lutter contre le paludisme
- 4. Tuer les anophèlespour se débarrasser du paludisme
- 5. Nécessité d’une approche multipolaire d’un écosystème pathogène
- 6. La vaccination contre le paludisme, la rupture ?
- 7. Bibliographie
- 8. Sites internet
PRÉVENTION DU PALUDISME
Le paludisme humain, encore appelé malaria, est une maladie parasitaire grave, cause importante de mortalité chez le jeune enfant, caractérisée par des fièvres périodiques et un affaiblissement progressif du sujet. Il est dû à la présence dans le sang de parasites du genre Plasmodium transmis par des insectes piqueurs (moustiques) du genre Anopheles. Il existe des méthodes efficaces pour soigner le paludisme et pour s’en protéger. Pourtant, cette maladie à vecteur (le vecteur étant l’insecte piqueur) frappe toujours chaque année au moins 250 millions de personnes dans le monde, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et en avait tué plus de 600 000 en 2021, surtout des enfants. Le savoir concernant la prévention et les traitements efficaces se projette ainsi mal sur les populations des zones endémiques. Une approche trop rigide de la maladie en est probablement en partie responsable, mais la mise au point de vaccins efficaces est de nature à changer la perspective.
Le paludisme : une maladie liée à un écosystème complexe
Un anophèle infecté par un Plasmodium transmet ce parasite à l’homme par piqûre lors d’un repas de sang. Les Plasmodium se multiplient chez l’homme et terminent leur cycle reproductif dans le tube digestif d’un autre anophèle qui les a absorbés lors d’un repas de sang ultérieur. Ce dernier insecte devenu infectieux peut de nouveau transmettre le parasite à l’homme. Le passage par l’homme est une étape obligée du cycle du Plasmodium. Le rôle du vecteur et le cycle du parasite ont été établis entre 1895 et 1900 par le Britannique Ronald Ross – qui reçut pour cela en 1902 le prix Nobel de physiologie ou médecine – et l’Italien Giovanni Battista Grassi. Derrière ce schéma se cache une grande diversité de situations. Les caractéristiques de l’infection paludéenne sont en effet liées au type de Plasmodium, aux spécificités des différents vecteurs et à leur biologie. Il existe en effet de nombreuses espèces d’Anopheles, dont seulement certaines sont vectrices. Leur biologie et leurs comportements (distance de vol, lieu et période de ponte, température optimale de développement, préférence pour l’homme ou d’autres animaux pour les repas de sang, etc.) diffèrent selon l’espèce. La capacité des vecteurs à transmettre les Plasmodium – dontil existe également plusieurs espèces, de dangerosité différente – est aussi très variable. La distribution géographique des vecteurs et des parasites dépend de paramètres climatiques. Ainsi, Plasmodium falciparum, le plus dangereux, ne peut réaliser son cycle biologique au-dessous d’une température moyenne de 26 °C. Enfin, la capacité de survie et de reproduction des insectes vecteurs est fortement liée à des écosystèmes diversifiés dont la seule constante partagée est l’exigence d’eau pour le développement des larves. Le paludisme est donc lié à l’existence d’écosystèmes favorables tant pour le Plasmodium que pour l’anophèle vecteur.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
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Médias