- 1. Diagnose
- 2. Classification
- 3. Catégories systématiques (groupes zoologiques)
- 4. Habitat et comportement alimentaire
- 5. Biologie sexuelle et reproduction
- 6. Structures sociales
- 7. Dynamique des groupes sociaux
- 8. Ontogenèse
- 9. Socialisation des jeunes
- 10. Modes de communication
- 11. Processus cognitifs
- 12. La culture chez les primates non humains
- 13. Protection et conservation des Primates
- 14. Bibliographie
PRIMATES
Au sein des Mammifères, l'ordre des Primates occupe une place particulière dans la mesure où il inclut l'Homme. Mais il présente une hétérogénéité suffisante pour nourrir les débats relatifs aux traits qui sont censés différencier à coup sûr les Primates des autres Mammifères.
L'hétérogénéité de l'ordre est souvent associée à un gradient scala naturae, allant d'espèces primitives jusqu'à l'Homo sapiens. Selon cette conception, l'Homme est considéré comme la référence ultime de l'évolution des Primates, si bien que l'encéphalisation est implicitement le seul critère alors pris en compte. Mais le danger de privilégier ce gradient est double : on risque de voir la phylogenèse des Primates comme linéaire, alors que cette phylogenèse est buissonnante ; on risque aussi de négliger les nombreux critères qui permettent de reconstituer autrement la phylogenèse ou des phylogenèses, au sein de ce groupe zoologique. En effet, taxonomie et phylogénie des Primates, toujours plus ou moins interdépendantes, sont en plein développement, d'une part, à cause de la découverte, encore à l'heure actuelle, de nouvelles espèces dans des régions jusqu'à présent inexplorées, et, d'autre part, du fait de la prise en compte de nouveaux critères (analyse chromosomique, analyse de protéines sanguines, étude comparative des vocalisations...) et du recours aux techniques informatiques pour la reconstruction de la phylogenèse.
Il faut encore tenir compte du fait que certaines caractéristiques, fondamentales quant à leurs implications éco-éthologiques, n'appartiennent pas au domaine de l'anatomie mais à celui du développement, autrement dit des « histoires de vie » (life histories). C'est ainsi qu'une longue gestation, relativement au poids de la mère, des croissances fœtale et postnatale lentes, mais aussi un petit nombre de jeunes par portée et une maturité sexuelle tardive aboutissent en effet à un renouvellement lent des populations. Cela souligne l'intérêt des études biodémographiques et éthologiques auprès des populations de Primates.
Diagnose
Les Primates sont des Mammifères placentaires euthériens plantigrades. Leur neurocrâne est considérablement développé par rapport à leur massif facial réduit ; les orbites sont en position frontale et entourées d'un anneau osseux complet. L'orientation des orbites vers l'avant est un caractère « allométrique », c'est-à-dire qu'il acquiert sa signification (ou la renforce) lorsqu'il est considéré relativement à la mesure d'un autre caractère, ici la taille du crâne.
Il existe chez les Primates, des familles les plus primitives aux plus récentes, une tendance au développement du cerveau, en particulier du néocortex. Martin a souligné (1986) que la prise en compte de l'allométrie ne permet pas de dire que ce développement est associé à la réduction des structures olfactives. Les hémisphères cérébraux présentent une scissure de Sylvius typique et une scissure calcarine triradiée. L'organisation de la projection des champs visuels est unique ; chacun d'eux se projette dans chacun des hémisphères cérébraux (50 p. 100 dans l'hémisphère contralatéral).
La denture est de type diphyodonte et hétérodonte, avec des molaires multituberculées ; elle est peu réduite par rapport aux Mammifères placentaires ancestraux – la formule maximale est I 2/2, C 1/1, PM 3/3, M 3/3, soit 36 dents – et traduit la perte d'une incisive et d'une prémolaire par rapport aux Mammifères primitifs. Chez les Primates, la mandibule a des mouvements verticaux qui conviennent au régime frugivore, phytophage ou omnivore.
La colonne vertébrale comprend de 26 à 33 éléments, en excluant les vertèbres caudales. Une longue queue est une caractéristique des Primates,[...]
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Écrit par
- Bertrand L. DEPUTTE : docteur en éthologie, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale vétérinaire d'Alfort
Classification
Médias
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