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PRIMATES FOSSILES

Phylogénie simplifiée des primates - crédits : Encyclopædia Universalis France

Phylogénie simplifiée des primates

Avec près de deux cents espèces actuelles, les Primates sont, à l'origine, des animaux arboricoles surtout répandus dans les forêts intertropicales, même si ceux d'entre eux qui ont connu le plus de succès (Macaques, Homme et plusieurs formes fossiles) se sont largement affranchis de ce milieu.

Malgré cette relative uniformité de leur environnement, ils ont adopté des modes de vie et de locomotion, des comportements ainsi que des régimes alimentaires au moins aussi variés que les autres ordres de Mammifères. Leur squelette n'a néanmoins subi que peu de transformations, et il demeure souvent proche de celui des Mammifères les plus primitifs : en particulier, des os, qui souvent, chez les autres groupes, disparaissent (clavicule, doigt I ou V) ou fusionnent (radius et cubitus, tibia et péroné), restent ici presque toujours libres et fonctionnels. En revanche, l'ouïe et surtout l'odorat se réduisent au profit du toucher et surtout de la vision. Le développement du cerveau est aussi une constante de l'évolution des Primates, et l'Homme ne marque que le sommet actuel atteint par cette tendance déjà perceptible il y a 50 millions d'années (Ma).

Dans l'histoire des Mammifères, celle des Primates, objet d'un intérêt sans cesse croissant tant de la part des paléontologues que des autres biologistes, est sans doute la mieux connue. Elle s'est en effet considérablement étoffée depuis la découverte de l'Adapis par Cuvier au début du xixe siècle, et de nombreux spécialistes tentent toujours de la déchiffrer en faisant appel non plus seulement à la documentation fossile et à l'anatomie comparée, mais aussi à des disciplines comme la biologie moléculaire, l'immunologie ou la cytogénétique. Les résultats de ces sciences modernes joints à l'application de méthodes plus rigoureuses d'analyse (cladistique) ont entraîné, à partir des années 1970, une remise en question de notions classiquement admises par les paléontologues et les morphologistes. Cependant, au-delà de l'abandon quasi général de termes tels que celui de Prosimiens, ou le changement radical de compréhension de ceux de Pongidés ou Hominidés, de larges divergences d'opinions subsistent parmi les chercheurs, portant sur les relations de parenté des divers groupes, la place à assigner à telle ou telle espèce, tel ou tel sous-ordre, sinon sur le bien-fondé de leur inclusion parmi les Primates !

Les précurseurs : Plésiadapiformes

Le plus ancien d'entre eux, Purgatoriuss, est contemporain des derniers Dinosaures, puisqu'il provient des sédiments du Crétacé terminal du Montana (vers 65 Ma), mais le genre est mieux représenté au Paléocène qui suit. Ce Proto-Primate possède encore une dentition complète, à 44 dents, avec par demi-mâchoire trois incisives, une canine, quatre prémolaires (P1/, P2/, P3/, P4/ pour les supérieures et P/1, P/2, P/3, P/4 pour les inférieures) et trois molaires.

Purgatorius annonce un vaste groupe du tout début du Tertiaire d'Europe et d'Amérique du Nord, les Plésiadapiformes, nommés ainsi à partir du genre Plesiadapis découvert à Cernay près de Reims. Primitifs par leur taille modeste, leurs orbites non séparées de la fosse temporale et la persistance de griffes, ils sont parfois très évolués par leur dentition, tant antérieure que jugale, qui révèle une grande variété de régimes alimentaires. La première incisive inférieure est fréquemment très développée et les dents jugales ont une structure très variable. Longtemps classés parmi les Primates, les Plésiadapiformes ne sont plus considérés comme tels, les Primates proprement dits n'étant vraiment attestés qu'à l'Éocène, à l'exception peut-être d'une forme décrite dans le Paléocène du Maroc (Altiatlasius).

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