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PRIMATES FOSSILES

Hominoidea

Le groupe des Hominoidea comprend tous les Eucatarrhiniens en dehors de l'Oréopithèque et des Cercopithécoïdes. Il n'est plus représenté aujourd'hui que par les Gibbons, l' Orang-outan, les Chimpanzés, le Gorille et l' Homme, mais sa diversité était bien plus grande au Miocène où jusqu'à dix espèces différentes ont pu exister dans une même région d'Afrique orientale. Vers la fin du Miocène, il y a environ 8 Ma, les Hominoïdes abandonnent le devant de la scène aux petits Singes, et disparaissent presque complètement de la documentation fossile, à l'exception de quelques-uns des jalons de la lignée humaine.

À la différence des Cercopithèques qui conservent, même dans les arbres, un mode de déplacement essentiellement quadrupède, les Hominoïdes typiques sont caractérisés par l'adoption de la locomotion suspendue, qui trouve son accomplissement chez les gibbons actuels, mais dont des traces subsistent jusque chez l'Homme. Les membres antérieurs, qui doivent supporter l'essentiel du poids, viennent se placer latéralement : le thorax s'élargit, l'omoplate devient dorsale, son articulation avec l'humérus plus robuste. Le coude gagne en fermeté, mais le poignet en souplesse : le cubitus n'atteint plus le carpe, d'où une plus grande amplitude des mouvements de supination. Le bassin s'élargit et se raccourcit, de même que les membres postérieurs, la queue tend à disparaître. Parmi les autres traits qui définissent les Hominoïdes, le développement du cerveau n'est que la poursuite d'une tendance générale chez les Primates, tandis que la réduction de la cisaille canine supérieure et prémolaire inférieure les distingue de la plupart des Cercopithécoïdes. Enfin, les tubercules des molaires restent isolés les uns des autres, sans former de crêtes transversales.

Dendropithecus, Limnopithecus et les genres voisins sont des formes primitives du Miocène inférieur d'Afrique de l'Est et de Chine dont le squelette postcrânien a conservé des traits généralisés, longtemps placés près de la souche des Gibbons mais dont même l'appartenance aux Hominoïdes est incertaine.

Pliopithecus, décrit par Lartet dès 1837, est représenté par plusieurs espèces eurasiatiques entre 15 et 9 Ma. Bien connu par d'importants éléments du squelette, il ressemble au Dendropithèque, mais s'en distingue paradoxalement par quelques traits plus primitifs, bien qu'il soit plus récent. L'ectotympanique ne forme encore qu'une ébauche de conduit, le poignet est peu mobile, l'humérus est court et possède encore un foramen entépicondylien, la queue était peut-être encore bien développée. Tous ces caractères font douter de son appartenance aux Hominoidea. On peut plutôt le voir comme un Propliopithèque attardé persistant jusque vers 9 Ma dans les forêts d'Europe centrale et occidentale, en conservant un mode de locomotion semblable à celui des Singes sud-américains (suspension par les quatre membres).

Les premiers Hominoïdes incontestés proviennent du Miocène inférieur (22 à 17 Ma) d'Afrique orientale : ce sont les Proconsul, dont l'anatomie est maintenant bien connue par le crâne de Rusinga découvert en 1948 par M. Leakey, et par les éléments de squelette mis au jour depuis les années 1980. Proconsul était un quadrupède arboricole vivant sans doute en forêt dense, dépourvu de queue et de callosités ischiatiques. Ses mains et ses pieds puissants, capables de saisir fermement les branches, lui permettaient de se suspendre, sans pour autant se déplacer par brachiation. Son crâne et sa dentition sont peu différenciés vers l'un ou l'autre des Hominoïdes ultérieurs et actuels : les incisives ne sont pas élargies, la cisaille entre la canine supérieure et P3 est peu développée.

Les racines connues[...]

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Phylogénie simplifiée des primates - crédits : Encyclopædia Universalis France

Phylogénie simplifiée des primates

Autres références

  • COPPENS YVES (1934-2022)

    • Écrit par
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    • 2 médias
    ...d'affirmer, vingt années plus tard, que « l'Homme est africain, descendant d'un singe africain ». C'est au Tchad, en effet, qu'Yves Coppens met au jour le plus vieil hominidé alors connu au centre de l'Afrique et au Sahara, qu'il nomme Tchadanthropusuxoris. Jalon important dans l'histoire des...
  • LARTET ÉDOUARD (1801-1871)

    • Écrit par
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    Paléontologue et préhistorien français, Édouard Lartet est connu pour avoir notamment découvert le premier singe fossile en 1836 (Pliopithecusantiquus), cette mise au jour venant à cette époque contredire les thèses de Georges Cuvier (1769-1832) pour qui les singes fossiles n’existaient...