- 1. Diagnose
- 2. Classification
- 3. Catégories systématiques (groupes zoologiques)
- 4. Habitat et comportement alimentaire
- 5. Biologie sexuelle et reproduction
- 6. Structures sociales
- 7. Dynamique des groupes sociaux
- 8. Ontogenèse
- 9. Socialisation des jeunes
- 10. Modes de communication
- 11. Processus cognitifs
- 12. La culture chez les primates non humains
- 13. Protection et conservation des Primates
- 14. Bibliographie
PRIMATES
Processus cognitifs
Depuis plusieurs années, la perception et plus particulièrement le traitement cognitif des signaux et des autres types d'information sont l'objet d'une attention particulière. L'analyse de la perception visuelle a été et est encore largement consacrée aux problèmes de discrimination et de catégorisation. C'est encore l'existence de réseaux relationnels durables, l'inertie de certains phénomènes sociaux tels que les relations de « dominance », et aussi leur remise en cause, qui démontrent l'importance de la perception visuelle au cours des interactions à courte portée. Elle contribue, pour un sujet, à la compréhension de la gestualité des partenaires, et, au-delà, à celle de l'ensemble de leurs relations. La description encore anecdotique de l'existence de « duperies » (deceipt des Anglo-Saxons), au cours d'interactions, renforce la conviction de l'existence de processus cognitifs complexes dans le traitement de l'ensemble des informations (Woodruff & Premack, 1979 ; Byrne & Whitten, 1987 ; De Waal, 1992).
C'est cependant par le biais de la communication sonore que se sont développées, au cours de ces dernières années, les études cognitivistes, grâce à une approche psycholinguistique du traitement du signal sonore. L'intérêt de ces études est qu'elles se déroulent à la fois au laboratoire et dans le milieu naturel des singes. La fonction de régulation de l'espacement de vocalisations fortes des cercocèbes (Lophocebus), des hurleurs et des gibbons a pu être démontrée par des expériences de « repasse » (playback) en milieu naturel (Waser, 1977 ; Whitehead, 1987 ; Mitani, 1985, respectivement). Mais cette technique a été aussi utilisée pour rechercher si une « perception catégorielle » existait chez les Primates et si les vocalisations, ou du moins certaines d'entre elles, pouvaient prendre valeur de symbole en « représentant » pour le récepteur un « référent » absent (non perceptible et/ou non perçu). Ces deux axes de recherches constituent, en fait, une approche comparative de la communication sonore des Primates et du langage humain.
La perception catégorielle
Les répertoires sonores de nombreuses espèces présentent un caractère gradué, c'est-à-dire qu'il existe, en particulier lors de séquences sonores, des gradations structurales réversibles ou non entre plusieurs classes vocales (Green, 1975 ; Deputte & Goustard, 1978 ; Robinson, 1979 b, Zimmerman, 1985). En dehors de ces séquences, toutes les classes vocales sont aisément différenciables. Il se pose alors le problème de savoir si et comment, lors de ces séquences, les gradations sont perçues, en d'autres termes si des catégories sont créées ou reconnues, ou si la séquence est perçue comme un seul, et nouveau, signal. Confrontés à un problème similaire, les Primates non humains procèdent-ils comme l'homme qui, écoutant le « continuum sonore » que constitue le langage parlé, le perçoit en le découpant de manière « catégorielle » ? Green (1975), chez le macaque japonais, a montré qu'il existait une relation claire entre les variations, graduées, subtiles, mais quantifiables au sein d'une même classe vocale (cris graves, tonals – côô sounds) et les contextes dans lesquels l'émetteur les produisait. Cela confère un caractère « phonétique » à ces cris (Snowdon, 1982). De son côté, Petersen (1982) a montré, chez cette même espèce, et en reprenant ces mêmes cris, que ces singes présentaient un avantage de l'oreille droite, donc de l'hémisphère gauche, dans le traitement des informations particulières et spécifiques contenues dans la modulation de ces côô sounds. Chez l'homme, ce même avantage existe lorsqu'un sujet traite les informations « linguistiques », alors que les informations[...]
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Écrit par
- Bertrand L. DEPUTTE : docteur en éthologie, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale vétérinaire d'Alfort
Classification
Médias
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