- 1. Diagnose
- 2. Classification
- 3. Catégories systématiques (groupes zoologiques)
- 4. Habitat et comportement alimentaire
- 5. Biologie sexuelle et reproduction
- 6. Structures sociales
- 7. Dynamique des groupes sociaux
- 8. Ontogenèse
- 9. Socialisation des jeunes
- 10. Modes de communication
- 11. Processus cognitifs
- 12. La culture chez les primates non humains
- 13. Protection et conservation des Primates
- 14. Bibliographie
PRIMATES
Protection et conservation des Primates
L'étude des Primates actuels promet encore de nombreux étonnements et l'ancienne « voie royale des Prosimiens à l'Homme » paraît aujourd'hui, plus que jamais, buissonnante. Les adaptations les plus complexes, les solutions les plus surprenantes qu'ils donnent aux mêmes problèmes ne doivent pas faire oublier que la première caractéristique des Primates, et des Simiens en particulier, est l'absence, ou le faible niveau, de spécialisation comportementale liée à la grande plasticité que leur confère une ontogenèse lente au sein d'un environnement social qui constitue le réservoir des acquisitions antérieures.
Cette fascinante « plongée » vers nos origines risque de tourner court du fait de nos propres facultés d'adaptation. L'Homme, le plus évolué d'entre les Primates, a le pouvoir paradoxal à la fois de se connaître et de supprimer toutes les traces de sa propre histoire.
Quelque 75 espèces de Primates sur 188 sont menacées : le tamarin-lion (Leontopithecus), de l'est du Brésil, ne compte plus que 300 à 400 individus, le muriqui (Brachyteles arachnoides), du sud-est du Brésil, ne compte plus que quelques troupes dispersées, et maintes autres espèces deviennent ainsi trop résiduelles pour survivre.
Dégradation des habitats
Le phénomène s'amplifie de jour en jour aussi bien en Amérique du Sud qu'en Afrique (et Madagascar) et en Asie (Chine et Asie du Sud-Est) : de nombreux habitats composés autrefois de forêts continues sont réduits de plus en plus à des îlots conditionnant dramatiquement la densité potentielle des espèces qu'ils abritent. De plus, l'exploitation des forêts est généralisée et constitue souvent la principale richesse économique du pays. La conversion des forêts en terres agricoles ou en zones d'élevage, la construction de vastes projets hydroélectriques ou de voies de communications sont d'autres raisons de destruction des habitats des Primates et de l'isolement des populations. Kalimantan (partie indonésienne de l'île de Bornéo) abrite plusieurs espèces de primates non humains et notamment l'orang-outan. Cette région a vu ses habitats forestiers réduits de 50 p. 100 de 1960 à 1990, et le phénomène s'est accéléré depuis lors. La forêt recule du fait de déboisements légaux et illégaux, de feux de forêts, et est remplacée par des plantations de palmiers à huile (Rijksen et Meijaard, 1999). Partout dans le monde, les forêts tropicales disparaissent à raison de 10 à 20 millions d'hectares par an. Tous ces bouleversements sont liés directement ou indirectement à l'explosion démographique humaine.
Destruction des populations
Si en Amazonie et en Afrique les Primates sont chassés pour leur viande, qui représente une source de protéines non négligeable, une autre menace majeure pour les Primates est la capture d'individus vivants à des fins commerciales directes ou indirectes, pour des particuliers ou pour la recherche biomédicale. Or, quels que soient l'intérêt et l'émerveillement qu'il suscite, le Primate ne peut être un animal de compagnie. Les jeunes sujets doivent effectuer leur ontogenèse dans un environnement social spécifique, et leur grande longévité est un facteur rarement pris en compte par les acquéreurs illégaux de ces animaux.
Sauvegarde des espèces
La convention C.I.T.E.S. (Convention of Trade in Endangered Species of Wild Flora and Fauna), de même que le dynamisme et la compétence de grands organismes internationaux tels que l'U.I.C.N. (Union internationale pour la conservation de la nature, devenue Union mondiale pour la nature) ont permis un effort essentiel contre les trafics et pour une utilisation rationnelle des milieux naturels. En Ouganda, il a été montré qu'un abattage sélectif des arbres pouvait représenter un compromis acceptable[...]
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Écrit par
- Bertrand L. DEPUTTE : docteur en éthologie, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale vétérinaire d'Alfort
Classification
Médias
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