- 1. Diagnose
- 2. Classification
- 3. Catégories systématiques (groupes zoologiques)
- 4. Habitat et comportement alimentaire
- 5. Biologie sexuelle et reproduction
- 6. Structures sociales
- 7. Dynamique des groupes sociaux
- 8. Ontogenèse
- 9. Socialisation des jeunes
- 10. Modes de communication
- 11. Processus cognitifs
- 12. La culture chez les primates non humains
- 13. Protection et conservation des Primates
- 14. Bibliographie
PRIMATES
Structures sociales
Les systèmes d'accouplement dépendent en partie de la composition de l'unité reproductrice, constituant la cellule « féconde » de la structure sociale. Autrement dit, la structure sociale se définit par le nombre de sujets adultes, mâles et femelles vivant ensemble, en permanence (Fedigan, 1982). L'unité reproductrice peut être le couple monogame ou groupe unimâle/unifemelle, le « harem » ou groupe unimâle/multifemelles, le groupe multimâles/multifemelles.
Chez les Prosimiens nocturnes, la socialité est définie par différentes modalités de recouvrements des domaines vitaux, voire des territoires (Bearder, 1987) au sens où un territoire est un domaine vital dont les frontières sont définies et défendues, ce qui ramène aux structures définies précédemment. Lorsque le territoire d'un mâle recouvre celui d'une seule femelle, on parle de structure monogame (Tarsius, Galago zanzibaricus, Phaner), lorsqu'il recouvre celui de plusieurs femelles, on parle de structure polygyne rappelant la structure en harem. Dans ce second cas, ou bien les territoires des femelles sont eux-mêmes largement recouvrants entre eux (ce qui suppose l'existence d'une sous-structure matriarcale ; Galago, Galagoïdes, Otolemur), ou bien ils ne le sont pas, et c'est alors la polygynie stricte (Perodicticus, Arctocebus). La structure sociale de l' orang-outan (Pongidé) s'apparente à celles des galagos (Prosimiens) : les territoires des femelles se chevauchent et ceux des mâles, plus grands, recouvrent ceux de plusieurs femelles. Mais, chez l'orang-outan, la relativement grande taille des territoires des femelles empêche les mâles d'avoir un accès exclusif à plusieurs femelles et l'on observe une promiscuité des accouplements et non une structure de type harem.
Chez les Primates, la monogamie (structure unimâle/unifemelle) se rencontre quel que soit le niveau phylogénétique. Elle est de type « monogamie de fourragement » chez les Lémuriens nocturnes ou crépusculaires (Lemur mongoz, Hapalemur, Avahi, Tattersall, 1976) et chez le seul Platyrhinien nocturne, l'Aotus, chez lequel un mâle et une femelle, et des jeunes, se déplacent en groupe cohérent pendant la quête de nourriture. La monogamie permanente se rencontre chez des Prosimiens (Indri, Varecia, Propithecus diadema), chez de nombreux Platyrhiniens (Cébidés – Callicebus, Pithecia ; Callithricidés – Callithrix, Cebuella ; Atelinés – Ateles seniculus), chez tous les Hylobatidés, mais chez seulement trois espèces de Cercopithécidés, un Cercopithéciné africain (Cercopithecus neglectus, Gautier-Hion & Gautier, 1978) et deux Colobinés asiatiques (Presbytis potentziani et Nasalis concolor).
La structure en harem (groupe unimâle/multifemelles) est commune chez de nombreux Colobinés (Colobus et Presbytis), chez les Cercopithèques africains forestiers (Cercopithecus), mais aussi chez le patas, Cercopithèque de savane. Elle se rencontre en outre chez le gorille. Enfin la structure multimâles/multifemelles se rencontre dans tout l'ordre chez les espèces diurnes mais au sein de groupes disparates quant à leur taille et au rapport numérique entre les deux sexes. La structure sociale des chimpanzés est considérée comme une variante de la structure multimâles/multifemelles. Les espèces Papio hamadryas et Theropithecus gelada présentent une structure sociale stable à plusieurs niveaux (« structure multiniveaux ») ; l'unité reproductrice de base est un « harem » avec de deux à cinq femelles qui est intégrée dans des « clans », associations de fourragement, et dans des « bandes », associations de sommeil. Chez l'hamadryas, la cohésion des harems est le fait du mâle, mais c'est celui des femelles chez le gelada. Des espèces considérées généralement comme monogames sont rencontrées parfois (de plus en plus souvent !) en grands groupes ([...]
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Bertrand L. DEPUTTE : docteur en éthologie, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale vétérinaire d'Alfort
Classification
Médias
Autres références
-
BABOUIN
- Écrit par Marie-Claude BOMSEL
- 414 mots
- 2 médias
Singe au corps puissant, caractérisé par un museau allongé et nu comme celui du chien, d'où leur autre nom commun de cynocéphale (signifiant « tête de chien »). Répartition géographique : Afrique centrale, Afrique du Sud et Arabie. Habitat : savanes, collines rocheuses et forêts. Classe : Mammifères...
-
CERCOPITHÈQUE
- Écrit par Marie-Claude BOMSEL
- 435 mots
Singe de taille moyenne, au corps svelte et à longue queue non préhensile, vivant dans les forêts africaines, au sud du Sahara. Classe : Mammifères ; ordre : Primates ; famille : Cercopithécidés.
Autrefois appelés « guenons », les cercopithèques, représentés par plus de vingt espèces, ont...
-
CHASSEURS-CUEILLEURS (archéologie)
- Écrit par Jean-Paul DEMOULE
- 4 727 mots
- 3 médias
-
CHIMPANZÉ
- Écrit par Marie-Claude BOMSEL
- 639 mots
- 1 média
- Afficher les 28 références