- 1. Diagnose
- 2. Classification
- 3. Catégories systématiques (groupes zoologiques)
- 4. Habitat et comportement alimentaire
- 5. Biologie sexuelle et reproduction
- 6. Structures sociales
- 7. Dynamique des groupes sociaux
- 8. Ontogenèse
- 9. Socialisation des jeunes
- 10. Modes de communication
- 11. Processus cognitifs
- 12. La culture chez les primates non humains
- 13. Protection et conservation des Primates
- 14. Bibliographie
PRIMATES
Dynamique des groupes sociaux
Chez les Primates, les groupes sociaux les plus cohérents ne constituent pas néanmoins des structures fermées : la dynamique sociale est une fonction de la « socialisation », en particulier de la nature de l'ensemble des réseaux de relations (Deputte, 1987) : ainsi l'absence d'antagonisme intrasexuel conduira au maintien des jeunes mâles et femelles auprès du couple monogame et à la création des « familles élargies » chez les Callithricidés (cf. chap. 6) et chez les Cébinés (Abbott & Hearn, 1978).
Chez la plupart des Cercopithécinés, mais aussi chez certains Platyrhiniens (Saimiri) et Prosimiens (Lemur catta), l'émigration affecte principalement les mâles. Elle ne prend pas nécessairement la forme d'une éviction forcée et peut aussi résulter d'attraction vers des groupes adjacents (Deputte, 1987). Elle est le plus souvent consécutive à une périphéralisation progressive des mâles se regroupant en sous-groupes d'individus affiliés ou non (vervet-Cercopithecus aethiops ; Cheney & Seyfarth, 1983). L'émigration des mâles est une « nécessité » de la perpétuation des structures en harem, mais elle existe aussi de manière générale dans les structures multimâles/multifemelles. Dans les deux cas, il y a apparition de mâles solitaires. Ces mâles peuvent se regrouper en troupes composées uniquement de mâles (mâles immatures chez les macaques japonais, Sugiyama, 1976), cette tendance étant plus marquée chez des mâles issus des harems quel que soit leur âge (Erythrocebus, Theropithecus, Presbytis). Chez les espèces solitaires, aussi, les mâles émigrent (Prosimiens – Galago, Perodicticus ; Anthropoïdes – Pongo). L'émigration et plus particulièrement le transfert des femelles, c'est-à-dire une émigration du groupe natal suivie d'une immigration dans un autre groupe, est une constante au sein de plusieurs espèces voire aussi de genres, quelle que soit la structure sociale (Moore, 1984) ; c'est le cas dans les structures multimâles/multifemelles des Platyrhiniens (Alouatta, Ateles, Brachyteles, Chiropotes, quelques espèces de Cebus), de quelques Catarhiniens (Colobus badius, Macaca radiata, Papio ursinus) et dans les communautés de chimpanzés. Mais c'est aussi le cas chez certaines espèces de Colobinés présentant une structure « modale » en harem (Presbytis, Pygathrix). Enfin, l'émigration des mâles et des femelles, qui est la règle pour la perpétuation des structures monogames (Hylobatidés, Callithricidés), est aussi mentionnée chez des espèces vivant en groupes multimâles/multifemelles (Prosimiens – Propithecus verreauxi ; Platyrhiniens – Alouatta ; Catarhiniens – Colobus badius) ou en harem (Papio hamadryas, Gorilla).
La dynamique sociale peut aussi se manifester à un niveau supra-individuel dans les phénomènes de coalescence (cf. supra) ou de « fusion-fission » de groupes ou de sous-groupes. Ces deux derniers cas sont liés soit à des facteurs écologiques (fusion, Dittus, 1987), soit à des facteurs sociaux en relation ou non à l'exploitation des milieux (fission, Cords & Rowell, 1986). Ces différentes modalités de dynamique sociale assurent d'une part la pérennité des structures des unités reproductrices et d'autre part un flux génétique au sein des populations assurant par l'évitement de l'inceste un faible taux de consanguinité (Deputte, 1987).
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Écrit par
- Bertrand L. DEPUTTE : docteur en éthologie, docteur ès sciences, professeur à l'École nationale vétérinaire d'Alfort
Classification
Médias
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