PRIX LASKER 2016
Article modifié le
Les prix Lasker 2016 – prix américains tenus pour être équivalents au prix Nobel de médecine – ont été décernés le 12 septembre. Ils distinguent des acteurs importants des domaines clés de la recherche médicale.
Le prix Albert-Lasker pour la recherche médicale fondamentale
Le prix Albert-Laskerva à William G. Kaelin Jr, Peter J. Ratcliffe et Gregg L. Semenza, pour la « découverte et l’élucidation des voies par lesquelles l’homme et les autres organismes multicellulaires détectent et réagissent aux variations de disponibilité de l’oxygène ». William G. Kaelin Jr, né en 1957, est un médecin américain diplômé de l’université Duke en 1982. Cancérologue, il est professeur de médecine à la Harvard Medical School et chercheur au Dana-Farber Cancer Institute de Boston. Peter J. Ratcliffe est un médecin britannique né en 1954, formé d’abord à Cambridge puis à Londres. Il travaille à Oxford sur l’oxygénation des reins. Gregg L. Semenza est un médecin américain né en 1956, docteur de l’université de Pennsylvanie à Philadelphie et depuis 1990 membre de l’université Johns-Hopkins à Baltimore. Il est spécialisé dans l’étude de l’apport d’oxygène par les vaisseaux sanguins néoformés dans les tumeurs.
L’oxygène est indispensable à la vie de la majorité des organismes, qui doivent être capables d’apprécier la concentration disponible de ce gaz pour s’adapter à cette variable, à sa présence en excès, invariablement toxique, ou au contraire trop basse pour les besoins de l’organisme. Les trois récipiendaires ont caractérisé les éléments moléculaires qui « apprécient » les variations de la pression partielle de l’oxygène : il s’agit de la modulation par l’oxygène de l’activité de protéines qui se fixent sur l’ADN et contrôlent l’activité d’un très grand nombre de gènes. Au cœur du mécanisme, une enzyme, la procollagène-proline dioxygénase, plus connue sous le nom de prolyl-hydroxylase, dont le fonctionnement et le contrôle de l’activité ont été étudiés par les trois chercheurs. Ces résultats permettent d’envisager d’une part des traitements originaux liés au manque d’oxygène (par exemple, qui remplaceraient l’injection d’érythropoïétine) et d’autre part des traitements nouveaux des tumeurs dans la mesure où le développement des cancers exige une consommation accrue d’oxygène.
La suite de cet article est accessible aux abonnés
- Des contenus variés, complets et fiables
- Accessible sur tous les écrans
- Pas de publicité
Déjà abonné ? Se connecter
Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Média