PRIX LASKER 2017
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Les prix de la fondation Albert-et-Mary-Lasker 2017 (ou prix Lasker – prix américains tenus pour être équivalents au prix Nobel de médecine) ont été décernés à New York le 14 septembre de cette même année. Ils distinguent trois chercheurs ayant effectué des découvertes majeures en médecine, Michael Hall, Douglas Lowy et John Schiller, ainsi qu’une institution médicale, Planned Parenthood, l’association américaine du planning familial.
Le prix Albert-Lasker pour la recherche médicale fondamentale
Le prix Albert-Lasker a été attribué en 2017 à Michael N. Hall, professeur au Biozentrum de l’université de Bâle, pour ses découvertes sur le contrôle de la division cellulaire, qui ont conduit à une application directe en cancérologie. Michael Hall est né à Porto Rico le 12 juin 1953 et a grandi au Pérou et au Venezuela avant de rejoindre les États-Unis où il a suivi des études supérieures en zoologie à l’université de Caroline du Nord à Chapel Hill, avant de passer son doctorat à Harvard en 1981. Après un stage (post-doctorat) effectué à l’Institut Pasteur en génétique microbienne moléculaire, puis en Californie, il rejoint le Biozentrum de Bâle en 1987. Il y dirige un important groupe de recherche. C’est en travaillant sur la croissance des levures qu’il effectue la découverte qui le mènera au prix Lasker. En étudiant le mode d’action d’une molécule appelée rapamycine, une macrolide naturelle produite par la bactérieStreptomyceshygroscopicus et qui possède divers usages médicaux liés à ses capacités immunosuppressives et antiprolifératives, Hall identifie sa cible, d’abord chez la levure puis chez les mammifères : il s’agit d’un système de contrôle de la division cellulaire qu’il appelle TOR (target of rapamycin). Il montre ensuite que TOR est constitué de deux complexes de protéines (TORC1 et TORC2) qui, grâce à deux voies de signalisation différentes, contrôlent l’usage de l’énergie et de l’alimentation par les cellules. Le travail de Hall démontre que la division cellulaire ne survient pas seulement quand la quantité de molécules accumulées nécessaire à la génération d’une seconde cellule a été produite, mais est le fruit d’une chaîne d’événements moléculaires fortement contrôlée. On comprend dès lors que TOR se retrouve au centre d’une recherche active en cancérologie (blocage de la division cellulaire) et en alimentation (dysfonctions chez l’obèse, le diabétique et le sujet âgé). Les travaux du groupe de Hall ont ainsi ouvert des champs de recherche originaux, dont les résultats successifs ont été scandés par de nombreux prix depuis le début des années 2000.
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Écrit par
- Encyclopædia Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis
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