PRIX LASKER 2018
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Le prix Lasker-Koshland pour une réussite distinctive dans les sciences médicales
Ce prix est attribué en 2018 à l’Américaine Joan Elaine Argetsinger Steitz, de l’université de Yale pour « quarante ans de leadership en recherche biomédicale – démontrée par ses découvertes fondamentales concernant la biologie des molécules d’ARN, son activité généreuse de tutelle des chercheurs émergents et son soutien fort et passionné porté à la cause des femmes en science ». Joan Steitz aurait tout autant pu être récompensée par le prix pour la recherche médicale fondamentale, car ses travaux ont également porté sur le contrôle de l’expression des gènes.
Joan Steitz est née le 26 janvier 1941 à Minneapolis (Minnesota). Elle y effectue ses études secondaires puis, après un bref passage par le laboratoire d’Alexander Rich au Massachusetts Institute of Technology (MIT), elle commence des études de médecine à la Harvard Medical School, les abandonne et rejoint le laboratoire de biologie moléculaire de James Watson. Pendant son postdoctorat au Royaume-Uni auprès de Sydney Brenner, découvreur de l’ARN messager (l’intermédiaire instable dans la synthèse des protéines) et grand spécialiste de l’ARN, Joan Steitz élucide le mécanisme d’attachement des ribosomes (qui sont la machine à décoder l’ARN) à l’ARN messager. Elle rejoint en 1970 l’université Yale à New Haven (Connecticut), où se déroule le reste de sa carrière. Elle y découvre successivement plusieurs fonctions essentielles de courts fragments d’ARN non codants, les snRNPs, dans la maturation des ARN messagers et des ARN de manière générale. Elle est l’auteur de plusieurs découvertes à l’origine d’une véritable biologie de l’ARN. À côté de ses travaux en biologie moléculaire, elle s’est distinguée pour avoir soutenu les jeunes chercheurs avec beaucoup de ténacité tout en leur laissant l’initiative de leur recherche – et sans signer leurs articles (ce qui est suffisamment rare pour être signalé) – et plus encore pour avoir mené un combat opiniâtre en faveur de l’égalité et de la promotion des femmes en science.
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Écrit par
- Gabriel GACHELIN : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur
Classification
Média