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PRIX LASKER 2023

Article modifié le

Le prix Lasker-Koshland en sciences médicales

Piet Borst - crédits : Kate Milford/ Lasker Foundation

Piet Borst

Le prix spécial Lasker-Koshland en sciences médicales a été attribué en 2023 au médecin et biochimiste néerlandais Piet Borst « pour une carrière exceptionnelle de cinquante ans de découvertes scientifiques, de direction de recherches et de leadership ».

Piet Borst est né le 5 juillet 1934 à Amsterdam. En 1952, il entame dans cette même ville des études de médecine qu’il termine dix ans plus tard, après les avoir interrompues durant trois ans afin de préparer une thèse de sciences dans le laboratoire du biochimiste britannique Edward Charles Slater sur les mitochondries de cellules cancéreuses. Ne trouvant pas de laboratoire pour continuer en postdoctorat son travail sur les mitochondries, il intègre celui du biochimiste américain Severo Ochoa à l’université de New York et y étudie la génétique de bactériophages. Il est ensuite professeur de biochimie à l’université d’Amsterdam, occupe plusieurs postes de direction, le plus souvent à temps partiel, ce qui lui permet de créer, sur le campus de biologie de l’université d’Amsterdam, le premier laboratoire de biologie moléculaire des Pays-Bas. En 1983, il migre vers le NKI-AVL (Nederlands Kanker Instituut-Antoni van Leeuwenhoek ziekenhuis), dont il devient directeur puis président et auquel il impose des réformes profondes pour l’amener à un niveau international. Après sa retraite, en 1999, Piet Borst continue d’être membre de cet institut et professeur émérite de biologie moléculaire et de biochimie à l’université d’Amsterdam. Il produit également une chronique scientifique mensuelle dans le journal NRC Handelsblad. Toujours aux Pays-Bas, il est conseiller scientifique du Premier ministre, veille au développement des biotechnologies et milite pour la modernisation de la recherche scientifique de son pays.

Son activité en faveur de la science ne se limite pas aux frontières de son pays. Piet Borst est un des membres fondateurs de l’EMBO (European Molecular Biology Organization) et, jusqu’en 2016, il est membre du comité scientifique de la plupart des grandes institutions européennes, dont l’Institut Pasteur, l’institut d’immunologie de Bâle (BII) fondé par les laboratoires Roche, l’Institut suisse de recherche expérimentale sur le cancer (ISREC) de Lausanne – mais aussi, entre autres, le Scripps Research Institute, en Californie… Borst a ainsi contribué à plusieurs décennies de transformation en profondeur de la biologie européenne, parallèlement au travail accompli pour la recherche dans son pays.

Ces multiples activités n’ont jamais empêché Borst de produire des résultats scientifiques importants. On notera que son travail, dont la principale continuité est l’étude des mitochondries, a porté sur des sujets relativement diversifiés. Lors de sa thèse sur les mitochondries cancéreuses, il montre que celles-ci ne sont pas fonctionnellement anormales, au contraire de l’opinion qui prévalait alors. Il met par ailleurs en évidence l’existence d’une voie métabolique pour l’alimentation des mitochondries en source d’énergie. Il établit que l’ADN mitochondrial est un petit chromosome circulaire doté d’un petit nombre de gènes. Il montre ensuite que les mitochondries de parasites sanguicoles comme les trypanosomes ont des propriétés physiologiques spécifiques. Il découvre par ailleurs la manière dont ces parasites échappent à la réponse immunitaire de leur hôte. Il étudie également les particularités des chromosomes de ces organismes et met au jour, en 2012, une nouvelle base nucléotidique propre à l’espèce.

Son passage au NKI-AVL l’amène à s’intéresser aux mécanismes de résistance des cellules cancéreuses et, ainsi, aux mécanismes de transport transmembranaires des molécules censées les tuer ou prévenir leur prolifération. Il découvre dans ce cadre l’importance générale des transporteurs[...]

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Écrit par

  • : chercheur en histoire des sciences, université Paris VII-Denis-Diderot, ancien chef de service à l'Institut Pasteur

Classification

Médias

Demis Hassabis et John Jumper - crédits : Kate Milford/ Lasker Foundation

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Structure fine de la rétine en OCT au niveau de la fovea - crédits : photo : Paul Whitten/ Science Photo Library ; textes : EUF

Structure fine de la rétine en OCT au niveau de la fovea