PRIX NOBEL DE CHIMIE 2018
Le prix Nobel de chimie 2018 a été attribué pour moitié à l’Américaine Frances H. Arnold pour la mise en œuvre de l’évolution dirigée, tandis que son compatriote George P. Smith et le Britannique Gregory P. Winter se partagent l’autre moitié pour leur invention de la technique du phage display. L’évolution dirigée permet de développer des protéines capables de dénouer des problèmes chimiques alors que le phage display permet de cribler (trier) une infinité de molécules et donc de trouver plus facilement des médicaments pour traiter certaines maladies. Les trois lauréats ont « pris le contrôle de l’évolution et ont utilisé les mêmes principes (les mutations génétiques et la sélection) pour développer des protéines permettant de résoudre des problèmes chimiques », a précisé l’organisation Nobel. « Ils ont répliqué les principes de Darwin dans des éprouvettes. Ils ont mis à profit la compréhension de la molécule que nous tirons des processus de l’évolution pour les recréer en laboratoire », a précisé au cours d’une conférence de presse Claes Gustafsson, le président du comité Nobel de chimie.
Les lauréats
Frances Hamilton Arnold est née le 25 juillet 1956 à Edgewood, en Pennsylvanie (États-Unis). Elle obtient tout d’abord un bachelor of science en génie mécanique et aérospatial de l’université de Princeton en 1979, puis un doctorat en génie chimique de l’université de Californie à Berkeley en 1985. Après un stage postdoctoral en chimie biophysique dans cette même université, elle rejoint en 1986 l’Institut de technologie de Californie (Caltech) où elle est nommée professeur en 1996. Frances Arnold est cofondatrice de deux entreprises : Gevo (2005) qui fabrique des fiouls et des produits chimiques issus de sources renouvelables ; Provivi (2013) qui développe des produits remplaçant les pesticides.
George Pearson Smith est né le 10 mars 1941 à Norwalk, dans le Connecticut (États-Unis). Après avoir obtenu un bachelor of arts du Haverford College en biologie en 1963, il travaille pendant un an comme enseignant de lycée et technicien de laboratoire puis prépare à Harvard un doctorat en bactériologie et immunologie qu’il obtient en 1970. Il effectue alors un stage postdoctoral à l’université du Wisconsin avec le généticien Oliver Smithies, futur lauréat du prix Nobel de physiologie et médecine (2007). George Smith rejoint l’université du Missouri en 1975 comme professeur, poste qu’il occupera jusqu’à sa retraite en 2015. Mais une grande partie de ses travaux concernant le développement du phage display a été menée à l’université de Duke où il a passé une année en 1984.
Gregory Paul Winter est né le 14 avril 1951 à Leicester, au Royaume-Uni. Après avoir obtenu un master of arts en sciences naturelles en 1973 et un doctorat en génétique en 1977 à l’université de Cambridge, il effectue un postdoctorat à l’Imperial College de Londres puis revient à Cambridge où il est professeur depuis 1981. En 2012, il devient président de cette même université. Gregory Winter est également cofondateur de trois entreprises pharmaceutiques : Cambridge Antibody Technology (1989), Domantis (2000) et Bicycle Therapeutics (2009).
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Écrit par
- Wadih GHATTAS : chargé de recherche au CNRS
- Jean-Pierre MAHY : professeur, université Paris-Sud-Paris-Saclay
Classification
Médias