PRIX NOBEL DE CHIMIE 2023
Le parcours des trois scientifiques récompensés
Alexeï Ivanovitch Ekimov est né le 28 février 1945 à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), en Russie (URSS à cette époque). Spécialiste des semi-conducteurs et expert des propriétés optiques des matériaux, il obtient son doctorat en sciences physiques et mathématiques en 1974 à l’institut physico-technique Ioffe de Leningrad. C’est à l'institut d'optique d'État Vavilov de la même ville qu’il entreprend ses premiers travaux sur la synthèse des boîtes quantiques dans les verres fondus. Il publie, en 1981, avec Alexei A. Onushchenko, les premières observations mettant en relation la position de la bande d’absorption avec la taille des cristaux. De retour à l’institut Ioffe, il poursuit ses recherches en collaboration avec le physicien Alexander L. Efros – qui n’a pas été retenu par le jury Nobel. Ensemble, ils attribuent cette corrélation entre longueur d’onde d’absorption et taille des cristaux à un effet de confinement quantique. Pendant les années 1990, Alexeï Ekimov est professeur invité en France – à l’École polytechnique et à l’université Claude-Bernard Lyon-I –, puis à l’institut Max-Planck de recherche sur l’état solide de Stuttgart (Allemagne) et à l’université d’Osaka (Japon). En 1999, il rejoint la société Nanocrystals Technology Inc. à New York (États-Unis).
Louis Eugene Brus est né le 10 août 1943 à Cleveland aux États-Unis. Après des études à l’université Rice (Texas), il entreprend une thèse à l’université Columbia (New York), sur l’étude de la structure électronique et de la dynamique de petites molécules en phase gazeuse, qu’il obtient en 1969. Il rejoint ensuite l’US Naval Research Laboratory à Washington en tant qu’officier d'état-major scientifique. Il y découvre la chimie des surfaces et les lasers chimiques infrarouges. En 1973, c’est au sein des Laboratoires Bell qu’il met en évidence l’existence d’effets quantiques dépendant de la taille des particules en suspension dans un liquide. Il retourne à l’université Columbia en 1996, où il exerce en qualité de professeur de chimie. Il se consacre alors à l’étude des propriétés optiques des nanotubes de carbone et à la diffusion Raman par des molécules adsorbées sur des couches de graphène. Il travaille ensuite sur la dynamique de relaxation de cristaux de pérovskite d'halogénure de plomb.
Moungi Gabriel Bawendi est né le 15 mars 1961 à Paris. Il soutient sa thèse de chimie à l’université de Chicago en 1988, puis effectue deux années de recherche postdoctorale aux Laboratoires Bell, sous la direction de Louis Brus. Il poursuit ensuite ses travaux pour parfaire les méthodes de synthèse des nanocristaux semi-conducteurs au MIT, à Cambridge, aux États-Unis. En 1993, il publie un article, devenu une référence, décrivant une méthode d’obtention de nanoparticules de CdSe relativement stables en solution, produites en grande quantité et avec des tailles bien définies. Il devient alors possible d’exploiter les propriétés optiques de ces nouvelles boîtes quantiques. Moungi Bawendi consacre sa carrière à l’étude des nanocristaux semi-conducteurs tant au niveau fondamental – avec la fabrication de nanocristaux de nouvelles compositions chimiques, de morphologies et d’architectures différentes (nanostructures, hybrides organique-inorganique) – que pour le développement des applications, en optoélectronique et pour l’imagerie biomédicale en particulier.
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Écrit par
- Corinne CHANÉAC : professeure des Universités, Laboratoire chimie de la matière condensée de Paris, Sorbonne université, directrice du Centre de compétences en nanosciences, C’Nano-CNRS
- Sandrine ITHURRIA-LHUILLIER : maître de conférences à l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris (ESPCI), habilitée à diriger des recherches, Sorbonne université, Paris
- Lucien SAVIOT : directeur de recherche CNRS, Laboratoire interdisciplinaire Carnot de Bourgogne, université de Bourgogne, Dijon
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Média