- 1. Un parcours scientifique éclectique consacré à l’étude de l’ADN ancien
- 2. L’ADNmt de l’homme de Neandertal
- 3. L’ADN nucléaire : une histoire différente de celle de l’ADNmt
- 4. Une nouvelle lignée humaine : les Dénisoviens
- 5. L’ADNa des premiers humains anatomiquement modernes d’Eurasie
- 6. Bibliographie
PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE OU MÉDECINE 2022
Le prix Nobel de physiologie ou médecine 2022 a été attribué au Suédois Svante Pääbo pour ses recherches en paléogénomique humaine menées à l’institut de zoologie de l’université de Munich (Allemagne) puis au département de génétiques évolutionnistes de l’institut Max-Planck d’anthropologie évolutionniste situé à Leipzig. Il dirige ce département depuis sa création durant l’année 1997.
La paléogénomique, qui s’est développée à partir de la fin des années 1990, est un champ disciplinaire qui consiste à étudier l’ADN ancien d’êtres fossiles pour restituer leur variabilité génétique, ce qui permet de discuter leur histoire évolutive, ses conséquences en termes d’histoire phylogénique (les liens entre les espèces ou les lignées apparentées), de peuplement, d’adaptation aux environnements, etc.
Un parcours scientifique éclectique consacré à l’étude de l’ADN ancien
Svante Erik Pääbo est né le 20 avril 1955 à Stockholm. Fils de la chimiste estonienne Karin Pääbo (1925-2007) et du biochimiste suédois Sune Bergström (1916-2004) – prix Nobel de médecine ou physiologie en 1982 –, il est fasciné très jeune par l’Égypte antique. En 1975, il s’inscrit au cursus d’égyptologie de l’université d’Uppsala (Suède) et, en même temps, il se tourne vers la médecine. Il obtient en 1986 un doctorat en médecine dans cette université, puis effectue un séjour postdoctoral de trois ans (1987-1989) au département de biochimie de l’université de Californie à Berkeley.
Dès le début de sa carrière, Svante Pääbo s’intéresse à l’ADN ancien (ADNa) des humains. Il s’agit d’un objet de recherche difficile à étudier, car cette macromolécule se dégrade rapidement après la mort de l’individu, et des contaminations nombreuses et variées compliquent son étude. À titre d’exemple, l’ADNa des humains du passé est souvent contaminé par l’ADN des personnes ayant manipulé les ossements fossiles. Svante Pääbo parvient néanmoins à démontrer que l’on peut trouver de l’ADNa humain appartenant bien au sujet étudié, le purifier, le cloner, etc. Il joue un rôle de pionnier dans le développement d’innovations scientifiques et méthodologiques rigoureuses permettant l’extraction, le séquençage et l’étude de ce matériel biologique si fragile.
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Écrit par
- Bruno MAUREILLE : directeur de recherche au CNRS, directeur du département de sciences archéologiques de l'université de Bordeaux
Classification
Média