Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

PRIX NOBEL DE PHYSIOLOGIE OU MÉDECINE 2022

L’ADN nucléaire : une histoire différente de celle de l’ADNmt

Après avoir étudié l’ADNmt, Svante Pääbo se tourne vers l’ADN contenu dans le noyau des cellules ou ADN nucléaire (ADNn). En 2010, il publie une première étude comparative de quatre milliards de nucléotides de l’ADNn de trois Néandertaliens de Vindija. 15 à 30 % de leur génome nucléaire est alors déterminé avec fiabilité. Comparé aux parties équivalentes du génome de deux Africains, un Français, un Mélanésien et un Chinois actuels, le génome néandertalien présente plus de variants communs avec les individus d’Eurasie qu’avec les sujets africains. Les hommes eurasiatiques actuels ont entre 1 et 4 % de gènes néandertaliens, ce qui ne peut s’expliquer que si des échanges génétiques ont eu lieu entre des Néandertaliens et la population ancestrale aux hommes eurasiatiques actuels avant sa séparation en plusieurs populations sur ce continent. L’histoire phylogénique racontée par l’ADNn donne logiquement d’autres informations que celles déduites à partir de l’ADNmt. Des gènes chez les Néandertaliens et chez les humains actuels montrent des différences à la suite des mutations qui ont été positivement sélectionnées dans les deux lignées. Si certains des gènes néandertaliens sont encore présents dans notre génome, d’autres ont été éliminés – certains impliqués dans diverses pathologies.

Deux nouvelles voies de recherches s’ouvrent alors : la première sur la physiologie des Néandertaliens, la seconde sur les différences génétiques et physiologiques entre nous et nos plus proches cousins humains ayant vécu en Eurasie.

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : directeur de recherche au CNRS, directeur du département de sciences archéologiques de l'université de Bordeaux

Classification

Média

Svante Pääbo - crédits : Frank Vinken/ Max Planck Society

Svante Pääbo